Congo-Kinshasa: Les questions encore en suspens après l'annonce d'une «tentative de coup d'État»

Le président de la Commission de l'Union africaine (UA) Moussa Faki Mahamat a condamné « fermement » ce 20 mai 2024 la « tentative de coup d'État » en République démocratique du Congo (RDC) que l'armée congolaise a annoncé la veille avoir déjouée. Plusieurs questions restent néanmoins en suspens concernant les détails de ces événements survenus le 19 mai à Kinshasa.

Quatre assaillants ont été tués et quarante autres capturés à la suite de l'attaque survenue dimanche matin à Kinshasa, capitale de la RDC, un incident que les autorités congolaises décrivent comme une « tentative de coup d'État ».

Parmi les morts figure Christian Malanga, ancien capitaine de l'Armée congolaise et résident aux États-Unis, qui était à la tête du groupe des insurgés.

Cependant, plusieurs questions restent en suspens concernant les détails de ces événements tragiques. Déjà, sur le concept : tentative de coup d'État, tentative de déstabilisation des institutions ou simplement tentative d'assassinat ciblé, comme le soutiennent les proches de Vital Kamerhe ? L'épouse de ce dernier et son parti sont catégoriques : l'objectif était d'attenter à la vie du probable futur président de l'Assemblée nationale.

Parmi les questions qui se posent encore : Félix Tshisekedi était-il directement visé alors qu'il n'habite pas au Palais de la Nation, mais à la Cité de l'Union africaine ? Les deux résidences se situent dans des communes différentes de la ville.

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Ces assaillants espéraient-ils des renforts ? C'est en tout cas ce qu'affirme le cabinet du chef de l'État, soutenant que certains assaillants étaient prépositionnés dans les marécages le long du fleuve Congo. La question de leur lien éventuel avec d'autres groupes reste ouverte.

Pour rappel, le chef d'état-major des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), le général d'armée Christian Tshiwewe Songesha, avait annoncé il y a un mois, lors d'une parade militaire au camp Kokolo, l'arrestation de plusieurs officiers de l'armée et de la police pour trahison. Pour l'heure, il est difficile de dire si cette annonce et les événements d'hier sont liés.

L'autre élément qui complique la compréhension est l'affirmation de l'armée selon laquelle le vice-Premier ministre Jean-Pierre Bemba et la Première ministre Judith Suminwa étaient également ciblés.

Cependant, certains analystes s'interrogent : comment les assaillants, s'ils visaient un coup d'État, auraient-ils pu espérer réussir en s'attaquant d'abord à ces trois personnalités, pensant avoir suffisamment de temps pour mener à bien leur plan ?

Une autre question sans réponse est celle de la sécurité du Palais de la Nation : comment les assaillants ont-ils pu pénétrer dans la cour de cette concession sans rencontrer de résistance de la part de la garde républicaine, alors que les coups de feu à la résidence de Vital Kamerhe auraient déjà dû alerter sur un danger imminent ?

Ce qui est certain, c'est que les événements d'hier sont pris très au sérieux par les autorités.

Le contrôle au siège de la télévision nationale a été renforcé et le Palais de la Nation est actuellement inaccessible pour ses travailleurs habituels.

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