Au Mali, le président de Solidarité africaine pour la démocratie et l'indépendance (Sadi), actuellement en exil, a salué la décision ce 20 mai 2024 de débouter le gouvernement de transition d'une demande de dissolution de son parti. « Ça veut dire que pour la justice malienne, il y a encore de l'espoir », estime Oumar Mariko. Les autorités de transition estiment que le chef du parti Sadi a « porté atteinte aux institutions ».
Au Mali, le gouvernement de transition a été débouté dans sa demande de dissolution du parti Solidarité africaine pour la démocratie et l'indépendance (Sadi), ce 20 mai 2024. La décision des juges est intervenue ce lundi matin lors d'un délibéré qui s'est tenu au tribunal de la commune IV de Bamako.
Les autorités de transition estiment que le chef du parti Sadi a « porté atteinte aux institutions ». Elles ont trente jours pour faire appel. Le parti, qui revendique être à la tête d'une quinzaine de mairies et compter plus de 500 conseillers municipaux, pourra continuer d'exister.
Pour Oumar Mariko, président du Sadi et actuellement en exil, cette décision de justice est une victoire pour la démocratie : « Ça veut dire que pour la justice malienne, il y a encore de l'espoir. Il y a des femmes et des hommes qui sont résolus à dire le droit et à se battre, à comprendre que l'indépendance de la magistrature dont on bénéficie aujourd'hui a été inscrite dans la Constitution du Mali par le sang du peuple debout en 1991. »
Oumar Mariko avait, dans un message posté sur les réseaux sociaux en novembre dernier, qualifié de « crimes de guerre » les exactions attribuées à l'armée malienne. Il avait également dénoncé la reprise des combats contre les groupes armés du Nord signataires de l'Accord de paix de 2015. Il avait enfin écrit une lettre au président de la Turquie, estimant que les drones turcs faisaient trop de morts parmi les civils maliens et demandait à Recep Tayyip Erdogan de cesser d'en vendre au Mali. Sans succès, mais avec en revanche une procédure judicaire intentée par le gouvernement de transition pour « atteinte au crédit des institutions ».
« J'exerce mon droit démocratique de m'exprimer, de défendre les populations du Mali, de défendre les faibles, de défendre mon pays, ma patrie et ma nation, réagit-il au micro de Kaourou Magassa. Comment je peux atteindre à la sécurité de l'État ? En fait, on cherchait la petite bête. Mais mon combat démocratique continue. La liberté démocratique, la patrie, la nation et la République : c'est ça les concepts sur lesquels, moi, je me bats et je fonde mon combat ».