Les autorités tchadiennes espèrent la participation de nombreux dirigeants africains, pour clore cette période électorale qui a fait l'objet de multiples communiqués diplomatiques, avec des félicitations, des griefs et des appels au dialogue. Des réactions dont le contenu est accueilli très différemment selon les soutiens des candidats.
À Ndjamena, le silence du président de la commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat, ne passe pas inaperçu auprès des partisans de Mahamat Idriss Déby, dont les relations sont notoirement délicates avec celui que les autorités accusent de se comporter en « acteur politique tchadien ».
Au sein de la coalition pour un Tchad Uni, on a apprécié les félicitations envoyées par la Hongrie, la Russie, plusieurs pays africains, Marine Le Pen, mais on est plus réservé sur celle de la France. « On a tout en commun, mais il va falloir plus de transparence entre nous » dit un cadre de la campagne, qui relaie le discours selon lequel Paris, les États-Unis et l'Union européenne auraient montré un appui peu discret au candidat Succès Masra, ce que balaient les Transformateurs.
Des Occidentaux qui demandent transparence et inclusivité
L'UE a déploré le blocage des observateurs qu'elle avait formés, « mais elle aurait dû aller beaucoup plus loin » grogne l'un d'entre eux, qui se dit « dégouté » parce qu'il qualifie de « mascarade électorale ». Plusieurs candidats notent surtout le ton du communiqué américain, qui prend note d'un vote « dans la paix », mais liste surtout des griefs contre le déroulement de la transition et des élections. Washington, comme Paris et Bruxelles, insiste par ailleurs sur la nécessité d'inclusivité, de réformes et de transparence dans la 5e République naissante.