Gambie: Sonko doit payer 20 millions de dalasis aux victimes

Des plaignants et accompagnateurs posant à l'entrée du Tribunal pénal fédéral suisse, le 8 janvier 2024 à Bellinzona, dans le sud de la Suisse, jour d'ouverture du procès d'Ousman Sonko, ancien ministre de l'Intérieur gambien sous le régime de Yahya Jammeh, inculpé de crimes contre l'humanité.

La chambre pénale du Tribunal Pénal Fédéral Suisse a rejeté toutes les demandes d'indemnisation formulées par l'avocat d'Ousman Sonko.

En revanche, elle a imposé une indemnisation obligatoire d'environ 200.000 francs suisses, soit l'équivalent de 20 millions de dalasis, pour la douleur et la souffrance causées aux différents plaignants qui l'ont poursuivi devant le tribunal.

L'indemnisation se présente comme suit :

Binta Jamba (veuve d'Almamo Manneh) 35.000 francs suisses. -- plus 5% d'intérêts à partir du 8 juillet 2007 ;

Bunja Darboe (Forces armées gambiennes) 8.950 francs suisses. -- plus 5% d'intérêts à partir du 20 avril 2006 ;

Ramzia Diab (ancienne parlementaire) 9.950 francs suisses. -- plus 5% d'intérêts à partir du 1er décembre 2006 ;

Demba Dem 31.900 francs suisses. -- plus 5% d'intérêts à partir du 20 avril 2006 ;

Musa Saidykhan (ancien rédacteur en chef d'un journal) 62.200 francs suisses. -- plus 5% d'intérêts à partir du 21 avril 2006 ;

Madi Ceesay (ancien président, Union de la Presse Gambienne) 6.150 francs suisses. -- plus 5% d'intérêts à partir du 21 avril 2006 ;

Fatoumatta Sandeng Darboe (fille de Solo Sandeng) 35.000 francs suisses. -- plus 5% d'intérêts à partir du 15 avril 2016 ;

Communauté des héritiers de Nokoi Njie 9.366,70 francs suisses -- plus 5% d'intérêts à partir du 17 septembre 2016 ;

Fatou Camara (militante du Parti Démocratique Uni (UDP)) 10 200 francs suisses. -- plus 5% d'intérêts à partir du 17 septembre 2016 ;

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Fatoumatta Jawara (ancienne militante du Parti Démocratique Uni) 11.033,30 francs suisses -- plus 5% d'intérêts à partir du 17 septembre 2016.

La Cour a déclaré Mr Ousman Sonko coupable de plusieurs chefs d'accusation d'homicide intentionnel en tant que crime contre l'humanité à l'encontre d'Almamo Manneh, Baba Jobe et Ebrima Solo Sandeng ; de plusieurs chefs d'accusation de séquestration en tant que crime contre l'humanité, au détriment de Bunja Darboe, Ramzia Diab, Demba Dem, Musa Saidykhan et Madi Ceesay.

Elle l'a également reconnu coupable de multiples chefs d'accusation de torture en tant que crime contre l'humanité au détriment de Bunja Darboe, Ramzia Diab, Demba Dem, Musa Saidykhan, Madi Ceesay, Ebrima Solo Sandeng, Nokoi Njie, Modou, Ngum, Fatou Camara, Fatoumatta Jawara et Modou Touray.

La Cour a donc condamné Ousman Sonko à une peine privative de liberté de 20 ans, qui tient compte des 2667 jours déjà passés en garde à vue, de la détention provisoire et de la détention préventive avant la date du jugement.

Sabrina Beyeler, procureure fédérale dans l'affaire de Mr Osman Sonko, a déclaré que le Ministère public de la Confédération (MPC) est très satisfait du verdict rendu par le Tribunal Pénal Fédéral. Elle l'a décrit comme une décision historique pour les victimes de Gambie, qui ont enduré d'énormes épreuves pour participer à la procédure et témoigner.

« Pour la justice suisse, il (le verdict) symbolise un nouveau jalon dans le droit pénal international », a-t-elle déclaré à la suite du jugement rendu le mercredi 15 mai 2024 à Bellinzone: «Il montre que ces types de crimes sont systématiquement poursuivis et punis et souligne le haut niveau d'engagement dont fait preuve le Ministère public de la Confédération et la Suisse en tant que pays dans ce domaine».

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