Plus le temps passe, en effet, plus il devient évident que l'homme moderne ne sait pas mieux se protéger contre lui-même et ses mauvais instincts que ses prédécesseurs et que, de ce fait, rien n'est plus important aujourd'hui, pour lui comme pour l'espèce humaine dans son ensemble, que de donner à l'Histoire, à la grande Histoire, sa juste place dans la recherche d'une paix planétaire solide et durable pour les temps à venir.
Cette exigence est d'autant plus importante que tout indique aujourd'hui que l'humanité qui s'était imposée au fil des millénaires antérieurs comme l'espèce dominante de la planète Terre, se retrouve directement menacée par sa suractivité dont les conséquences nocives menacent la nature qui l'entoure et donc sa propre existence. Dans ce contexte pour le moins inquiétant, s'il est une règle qui s'impose désormais à tous les peuples sur les cinq continents, c'est bien celle de la connaissance précise de leur passé, donc de leur Histoire. Avec, en toile de fond, le fait que de la juste connaissance des temps antérieurs dépendra pour une large, très large place, le temps à venir.
Dans ce contexte que nous sommes de plus en plus nombreux au sein de la presse internationale à décrire et à commenter, les capitales culturelles et historiques comme Brazzaville ont un rôle majeur à jouer. Située au coeur de l'immense bassin du Congo et dotée d'infrastructures culturelles, universitaires, scientifiques parfaitement adaptées à cette longue quête du passé, la grande cité où se reconstruisit la France avec le général de Gaulle lors de la Seconde Guerre mondiale et où se tiennent de grandes conférences internationales comme celle des trois bassins forestiers et fluviaux de la planète est, en effet, aujourd'hui bien, très bien placée pour mener cette réflexion stratégique.
Remonter dans le temps pour tirer, de façon très concrète, les leçons du passé proche et lointain est de manière évidente l'une des exigences de l'époque où nous vivons. La preuve nous en est fournie chaque jour par l'aggravation continue des tensions qui dressent les unes contre les autres les grandes puissances dans différentes régions du monde, tout comme cela s'est produit à maintes reprises dans les siècles précédents. Aggravée par les avancées techniques et scientifiques qui marquent le début du nouveau millénaire, la menace globale que nous voyons se dessiner rend nécessaire, vitale même cette réflexion globale.
L'Afrique dans son ensemble, l'Afrique centrale tout particulièrement est bien, très bien placée pour la mener tant qu'il en est temps. Détenant les plus riches ressources minérales de la planète, jouant un rôle clé dans la protection de la nature, abritant la population la plus jeune et la plus nombreuse de la planète, elle a tous les moyens nécessaires pour aider l'humanité à résoudre les problèmes qui menacent sa survie.