Au Togo, les élections législatives et régionales d'avril 2024 furent sanctionnées, surtout pour ce qui est des législatives, par 108 pour UNIR 05 pour l'opposition tout entière sur 113 sièges de députés.
Par euphémisme, beaucoup de candidats ont tiré la conclusion que nonobstant les cas de bourrages d'urnes signalés ici et là dans la matinée du jour des opérations de vote, les élections sont sorties complètement du cadre électoral à partir de 16 h lors des dépouillements et compilations.
M. ALIPUI, ex-député de l'UFC et chef du groupe parlementaire de ce parti devenu allié certifié de UNIR, considère dans une intervention sur victoire FM que les résultats sont invraisemblables.
Au vu des résultats, l'on met également en cause la population, certains chefs de villages ou de canton mais surtout les jeunes qui ont servi dans les bureaux de vote comme délégués ou membres du bureau de vote.
Quand on sait qu'aucun dignitaire n'est descendu dans l'arène pour se salir les mains ;
Quand on connaît la condition de vie des populations qui ont boycotté ;
Quand on connaît les conditions de travail des chefs traditionnels vassalisés ;
Et quand on vit la situation de désoeuvrement teintée de désespérance de la majorité des jeunes qui sont accusés à tort ou à raison d'avoir servi de 3ème bras pour le détournement de la transparence et de la sincérité des votes de la frange qui s'est déplacée à moins de 50%, selon les micro-trottoirs ;
Enfin, on se pose la question de savoir si ces jeunes n'ont pas conscience d'avoir joué contre eux-même lors de ces élections, qualifiées par certains acteurs de Gros poisson d'Avril, vu qu'elles se sont déroulées en Avril ?
Une partie de la réponse ne se trouve pas dans l'inconscience de la jeunesse mais plutôt dans l'arrivisme des leaders et surtout des élus.
Dans le parlement sortant, les 19 députés indépendants, les 7 députés de l'UFC de Gilchrist Olympio, et les 3 de NET de celui que nous appelons affectueusement Getak (Gerry Taama), ajouter au seul député du PDP de Kagbara, et aussi MRC, ont-ils joué suffisamment la résistance ou résilience face aux 50 du RPT-UNIR qui gouverne depuis 60 ans ?
Certains comme le néo retraité de la politique Getak, déjà en commission, ont justifié l'enlèvement de l'immunité parlementaire d'Agbéyomé Kodjo en 2020, le candidat de la DMK qui réclamait une certaine victoire à l'élection présidentielle face à la justice qu'on sait aux ordres.
D'autres comme le désormais ex-député ALIPUI de l'UFC défendaient les mis en cause du pétroleGate
D'autre comme l'ex-honorable KAGBARA sachant bien que la trouvaille du régime parlementaire permettrait aussi à notre Faurevi national, jeune doyen de continuer la gouvernance du pays après +/- 20 ans de pouvoir.
Pour finir, les maires dits de l'opposition contredisaient à peine aux décisions de l'autorité centrale, bien plus ils ont soutenu l'opération de déguerpissement des bonnes femmes au bord des routes sans nous faire rêver par quelque projet que ce soit ! Que dire des adjoints au maire et des conseillers municipaux aphones et et complètement invisibles ?
C'est donc fort logiquement que quand l'opportunité s'est présentée aux jeunes de soutenir la mouvance présidentielle ou l'autorité centrale, dans les bureaux de vote pour être bien vu au cas où, et si possible en contrepartie de quelques billets, ils ont marché dans les pas de leurs leaders en accompagnant le parti au pouvoir qui dit-on, ne risquait pas de quitter avec cette 5ème République qui s'annonçait broder sur mesure.
Tout le monde justifie son arrivisme, ou son indolence par la phrase magique "de toute façon le RPT-UNIR même sans NOUS va réussir son coup".
Alors à quoi bon résister pour des PV futiles au prix du sacrifice ultime dans la nuit noire pour des leaders qui ne résistaient pas à la lumière du jour une fois élus ??
Alors ne vous plaignez pas du comportement des délégués des bureaux de votes !!
N'est-ce pas du copier-coller ? "Comme on fait le lit, on s'y couche", proverbe togolais.
En conclusion, malgré la razzia du RPT-UNIR lors de ces élections couplées 2024 et la survenance de la 5ème République, chacun doit tolérer les bonnes choses mais résister aux forfaitures et aux contre-sens malgré la petitesse de notre nombre car "les grands fleuves naissent des petits ruisseaux".