La commissaire centrale de Louga, Gnima Diédhiou, a fait du métier de policier sa vocation, mue par la volonté de faire de son mieux pour aider à rendre justice et réaliser un rêve d'enfance.
Loin d'avoir embrassé ce métier par hasard, elle est plutôt animée d'un idéal de servir la société en apportant sa contribution à l'oeuvre de justice.
"Parfois, il vous arrive de vivre ou d'être témoin des faits ou événements qui vous hantent et vous pensez qu'embrasser un métier peut vous permettre d'aider à rendre justice", explique-t-elle.
Elle souligne que son intégration à la Police nationale lui a "permis de découvrir" que le travail du policier est "un métier noble qui permet de réparer certaines injustices".
Gnima Diédhiou estime qu'il est d'une "importance capitale d'aimer son métier avant de l'exercer". Selon elle, cela "permet de pouvoir mobiliser toute [son] énergie afin de s'acquitter des missions ou des tâches (...) assignées".
Certes, il peut arriver qu'au cours d'une carrière, une personne finisse par "aimer son métier", "mais il est préférable d'embrasser une profession par amour et vocation", affirme-t-elle.
Parfaite entente avec les étudiants de Bambey
Le commissaire Gnima Diédhiou garde de beaux souvenirs des différents commissariats de police où elle est passée. Mais, celui qui l'a le plus marquée est l'entente parfaite entre les étudiants de l'université Alioune Diop de Bambey et la police pendant qu'elle dirigeait le commissariat local.
"A Bambey, il y avait une entente parfaite entre les étudiants et la police au point qu'à chaque fois qu'ils descendaient dans la rue, moi, je leur parlais. Et on parvenait à trouver un terrain d'entente", rappelle-t-elle avec beaucoup d'enthousiasme.
Cette entente était telle que les étudiants disaient qu'elle était leur "intermédiaire" avec les autorités de l'université de Bambey. Elle avait réussi à établir une relation de confiance entre elle et la communauté estudiantine de cette université.
"Un jour, certains étudiants étaient sortis pour barrer la voie publique. J'ai appelé leur responsable pour lui dire qu'ils m'avaient trahie. Mais, il m'a juré que sa structure n'en faisait pas partie", rappelle-t-elle.
La commissaire de police souligne que "cette entente parfaite" avec les étudiants de l'université de Bambey lui a beaucoup plu. "C'est parfois un peu compliqué de canaliser les étudiants. Mais à Bambey, le courant passait bien entre la police et les étudiants", insiste-t-elle.
Si elle privilégie surtout le dialogue, il n'en reste pas moins qu'elle dit savoir aussi reste fermer sur ses principes quand il le faut.
Selon elle, "les gens viennent au commissariat parce qu'ils ont des problèmes ou ils ont besoin d'être orientés". "Alors, il est important qu'on puisse parler avec attention à l'individu qui s'est déplacé de sa maison au commissariat pour comprendre son problème ou savoir son besoin afin de pouvoir le satisfaire", insiste la commissaire centrale de Louga.
"Quand on ne porte pas la tenue, on est mère de famille, tante, amie, épouse. Mais, quand on porte la tenue, on est commissaire de police exerçant un métier qui exige, de l'écoute et du dialogue, mais également de la rigueur et parfois, de la fermeté parce qu'on ne doit pas déroger à la règle", déclare-t-elle.
Née en 1989, Gnima Diédhiou est issue de l'Ecole nationale de police et de la formation permanente (ENPFP).
Elle a effectué tout son parcours scolaire à Guédiawaye, dans la banlieue de Dakar.
Après l'obtention du Certificat de fin d'études élémentaires (CFEE) à l'école Ndiarka Diagne de Fith-Mith, elle est orientée au collège Banque islamique, où elle obtient son Brevet de fin d'études moyennes (BFEM). Elle est ensuite orientée au lycée Limamoulaye, en 2005.
Décrite comme une élève studieuse et soucieuse de son avenir, elle décroche son baccalauréat trois années plus tard et s'ouvre les portes de l'Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis.
A l'UGB, la jeune étudiante est orientée à l'UFR Sciences juridiques et politiques. Au bout de quatre ans d'études, elle obtient sa maîtrise en Droit. C'est après l'obtention de ce diplôme universitaire qu'elle est admise au concours d'entrée à l'École nationale de police.
Parallèlement à sa formation, elle suit des cours pour l'obtention du Diplôme d'études approfondies (DEA).
Mais ce n'est que plus tard qu'elle obtiendra l'autorisation de retourner à l'université afin de continuer ses études. "On était deux parce qu'il y avait une autre dame promotionnaire", confie-t-elle. Leurs efforts seront finalement couronnés de succès puisque toutes les deux parviennent à décrocher le DEA.
Un parcours professionnel sans faute
Après une formation pointue de deux ans, entre 2013 et 2015, à l'École nationale de Police, la commissaire Gnima Diédhiou effectue un stage au Groupement mobile d'intervention (GMI). Elle est réaffectée à l'Ecole de police pendant un an et quelques mois comme formatrice des cadres.
C'est par la suite qu'elle est placée à la tête du commissariat urbain de la ville de Ndorong, à Kaolack, entre 2017 et 2020.
Par la suite, elle quitte Kaolack pour prendre la tête du commissariat urbain de Bambey où elle passe trois ans. Au mois d'août 2023, elle est affectée au commissariat central de Louga.
"Je rends grâce au Tout-puissant parce que depuis que j'ai embrassé le métier, j'arrive à faire de mon mieux pour prendre en charge les préoccupations sécuritaires des populations afin de les satisfaire", se félicite-t-elle.