Rabat — La vision prospective de Sa Majesté le Roi Mohammed VI en faveur d'une Afrique de solidarité et de fraternité a été mise en avant, mardi à Rabat, lors d'un colloque international sous le thème "Quel rôle pour l'Afrique dans la gouvernance mondiale ?".
Intervenant à l'ouverture de cette rencontre, initiée par l'Institut d'études de géopolitique appliquée, le président par intérim de l'Université Mohammed V de Rabat, Farid El Bacha, a salué l'Initiative atlantique lancée par SM le Roi pour favoriser l'accès des États du Sahel à l'Océan Atlantique.
Malgré les nombreux défis que connait le continent africain aux niveaux de la sécurité alimentaire, la paix et la stabilité, l'Afrique a un potentiel considérable, notamment en ressources naturelles, a-t-il, par ailleurs, affirmé.
"Nous devons prendre conscience que le continent africain est capable de tous les possibles", a ajouté M. El Bacha, lors de ce colloque organisé en partenariat avec la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales (FSJES) de Souissi et le Centre d'analyse et de prospective sur les Afriques.
La gouvernance africaine se traduit par le fort engouement des Etats africains pour la défense du droit international et des principes fondamentaux de la Charte des Nations unies (ONU), comme le maintien de la paix, la protection des droits de l'Homme, la promotion du développement durable, a relevé, pour sa part, le directeur du Laboratoire d'Études et de Recherches juridiques et politiques, Abdelmounaim El Gueddari.
Il a souligné l'action active de nombreux Etats africains pour l'établissement d'un ordre international juste et équilibré, relevant que l'adhésion de l'Union africaine (UA) au G20, en tant que membre permanent, constitue un atout pour le continent et lui permet de défendre les intérêts des pays les plus défavorisés.
L'intégration de l'UA au sein du G20 est une victoire et une consécration de l'émergence de l'Afrique en tant que puissance géopolitique sur la scène internationale, a souligné, de son côté, le doyen de la FSJES, Azzedine Ghoufrane, faisant valoir que le Sud global est un acteur capable d'écrire son propre narratif et de fixer ses propres intérêts et stratégies.
Le continent dispose aujourd'hui d'un potentiel démographique et économique considérable lui permettant de peser sur la gouvernance économique et politique mondiale, a-t-il, en outre, soutenu, notant que "l'afro-optimisme l'emportera toujours sur l'afro-pessimisme".
Ce colloque de deux jours, qui est à sa 3è édition, constitue une plateforme unique de dialogue, d'échange d'expertise et de partage de bonnes pratiques entre acteurs africains et acteurs internationaux.
Au programme figurent des sessions autour de différentes thématiques, notamment "Approches historiques du rôle de l'Afrique dans la gouvernance mondiale (1952-2022)", "Les leviers de puissance des acteurs régionaux d'Afrique", "Gouvernance internationale, ressources, climat : la réponse des puissances africaines à des problématiques mondiales" et "La voix de l'Afrique dans la gouvernance mondiale".