Dakar — L'article 6 de l'Accord de Paris sur le climat peut permettre au Sénégal d'avoir des projets de grande ampleur sur le marché carbone, pouvant aboutir à une transition écologique à faible émission de gaz à effet de serre, a déclaré Madeleine Diouf Sarr, directrice du changement climatique, de la transition écologique et des financements verts au Sénégal.
"Nous avons beaucoup travaillé sur les énergies renouvelables, sur la foresterie et sur l'efficacité énergétique. Nous pensons qu'avec l'article 6 de l'Accord de Paris, nous pouvons avoir des projets de grande ampleur sur le marché carbone, qui permettront au Sénégal d'être dans une transition écologique à faible émission de gaz à effet de serre dans une logique gagnant-gagnant pour notre économie nationale", a-t-elle-déclaré.
Madeleine Diouf Sarr présidait, au nom du ministère de l'Environnement, du Développement durable et de la Transition écologique, un atelier de formation sur l'article 6 de l'Accord de Paris.
Cette rencontre est organisée par l'Institut mondial pour la croissance verte (GGGI) et la direction chargée du changement climatique dans le cadre du Projet de conception d'approches politiques en lien avec l'article 6 de l'Accord de Paris (DAPA).
L'objectif de cet atelier de formation est de permettre aux parties prenantes de pouvoir mesurer le niveau d'exigence des marchés carbone et d'avoir une meilleure compréhension des mécanismes de marché, la sélection des programmes éligibles et la négociation d'accords favorables pour le Sénégal.
"L'article 6 qui est une opportunité, constitue également une source de financement [dont] le Sénégal peut bénéficier pour mettre en oeuvre des projets d'atténuation de gaz à effet de serre", a fait savoir Mme Sarr.
Elle a expliqué que le Sénégal travaille sur les opportunités de financement de chaque secteur à travers des stratégies de mise en ouvre des contributions déterminées par secteur et à travers des stratégies de mobilisation des ressources.
Capitaliser au maximum le potentiel offert par les marchés carbone
Prenant part à l'ouverture de cet atelier de formation, la représentante résidente de GGGI au Sénégal, Assana Magagi Alio, a magnifié la collaboration de son organisation avec l'État du Sénégal.
Elle a rappelé que l'objectif de GGGI est d'oeuvrer à la mise place d'un environnement propice aux transactions carbone à travers la facilité de transaction carbone.
CCGI vise également à créer des interactions entre les acheteurs et les vendeurs et à renforcer les capacités des acteurs, de la phase de conception à la mise en oeuvre des transactions en passant par les aspects techniques, financiers et juridiques.
Concernant le programme DAPA, lancé au Sénégal depuis le 30 septembre 2021, Mme Alio a expliqué que ce projet entend mettre en place un mécanisme d'incitation au développement des énergies renouvelables fondé sur le transfert de résultats d'atténuation.
Elle a aussi rappelé le protocole d'accord qui a été signé entre le Sénégal et la Norvège en novembre 2023, et l'accord bilatéral qui est en cours de discussion entre les deux pays.
"Après l'assistance au développement d'une stratégie +article 6+, nous sommes plus que jamais engagés à participer à la mise en place d'un cadre global de sa mise en oeuvre, qui doit permettre au Sénégal de capitaliser au maximum le potentiel offert par les marchés carbone", a-t-elle-rassuré.
Assana Magagi Alio a salué, par ailleurs, l'opérationnalisation de l'article 6 au Sénégal, indiquant que "l'ensemble des acteurs et programmes d'appui travaillent activement à mettre en place des outils et procédures opérationnels et une infrastructure robuste devant permettre au Sénégal de maintenir son leadership et son attractivité remarquable pour la mise en oeuvre de projets" sur la base de cet article.