Les médias américains annoncent que les États-Unis envisagent de lever partiellement les sanctions contre l'homme d'affaires Dan Gertler, une décision qui suscite l'opposition des acteurs de la société civile congolaise, estimant qu'elle favorise l'impunité.
Dan Gertler, homme d'affaires israélien, a été accusé en 2017 de corruption et de violations des droits humains dans le cadre de ses activités minières en République démocratique du Congo (RDC), ce qui lui a valu d'être banni du circuit bancaire en dollars américains.
Mino Bopomi, coordonnateur national du mouvement citoyen Filimbi et membre de la coalition "Le Congo n'est pas à vendre", estime qu'il est prématuré de lever ces sanctions imposées à ce milliardaire.
"Dan Gertler a profité de son amitié avec l'ancien président Joseph Kabila pour servir d'intermédiaire dans la vente d'actifs miniers en RDC, obligeant ainsi certaines multinationales à traiter avec lui pour faire affaire avec l'État congolais," explique Mino Bopomi.
L'activiste souligne également les pertes financières considérables subies par la RDC en raison des actions de Dan Gertler. "Entre 2010 et 2012, la RDC a perdu environ 1,3 milliard de dollars de revenus en raison de la sous-évaluation des actifs miniers, ensuite revendus à des sociétés offshores liées à Dan Gertler," précise-t-il.
En conséquence, les acteurs de la société civile congolaise affirment que tant que la RDC ne sera pas rétablie dans ses droits et n'aura pas récupéré l'intégralité des revenus perdus, les sanctions américaines doivent être maintenues.
La République démocratique du Congo(RDC) avait signé le 24 février 2022, un accord à l'amiable avec le groupe Ventura détenu par Dan Gertler, afin de mettre fin au contentieux judiciaire qui les opposait.
Conformément aux instructions du Président de la République, cet accord devait permettre à l'État congolais de récupérer les actifs miniers et pétroliers litigieux du groupe Ventura en RDC, a rapporté une dépêche de la cellule de communication de la présidence.