Au Kenya, les négociations sud-soudanaises pour la paix sont déjà menacées. Depuis le 10 mai, les groupes rebelles qui n'avaient pas signé l'accord de 2018 qui a mis fin à cinq années de guerre civile, ont repris les discussions à Nairobi. Le Kenya en assure la médiation. Mais le général Stephen Buay Rolnyang, commandant du SSPM/A, menace de quitter la table des négociations. Il assure avoir été victime d'une tentative d'assassinat.
C'est dans une lettre au médiateur kényan Lazarus Sumbeiywo que le général Buay détaille la tentative d'assassinat dont il aurait fait l'objet. Le commandant rebelle accuse le directeur du renseignement sud-soudanais d'avoir employé des agents kényans pour le suivre le 16 mai.
Quatre jours plus tard, « l'assassin envoyé directement de Juba », écrit le général Buay, serait venu lui confesser sa mission. Mais des liens familiaux entre les deux hommes l'auraient empêché de passer à l'acte.
Le général Buay considère donc que l'administration du président Salva Kiir « n'est pas honnête » dans ces négociations. Et demande à quitter le Kenya. Dans un communiqué publié mardi, le médiateur kényan assure que ces discussions se font « dans un environnement sûr » et qu'une enquête « des différentes agences de sécurité » est en cours.
La défection du général Buay serait un sérieux revers pour ces négociations. Ce cadre historique du SPLM, le Mouvement de libération du peuple soudanais, est tombé en disgrâce à l'issue de la guerre civile. Fondateur des unités d'élite du SPLM dans les années 2000, de nombreuses forces lui sont toujours loyales.