Togo: Une rentrée parlementaire pas comme les autres

Rentrée parlementaire au Togo

Depuis hier mardi 21 mai 2024, les Togolais ont une nouvelle Assemblée nationale (AN). Les députés élus, le 29 avril dernier lors du double scrutin législatif et régional, ont été officiellement installés.

Ils devaient être 113, mais 107 étaient effectivement présents. En effet, au total 107 députés sur les 113 élus se sont présentés à l'AN togolaise pour la session inaugurale.

Cette prise de fonction marque officiellement le début de la 7e législature et surtout de la Ve République.

Au cours d'une révision constitutionnelle intervenue en pleine campagne électorale, les élus de la précédente législature avaient en effet fait passer le pays d'un régime présidentiel à un régime parlementaire. En vertu de cette nouvelle loi fondamentale, le président de la République exerce une fonction juste honorifique, pendant que le pouvoir exécutif sera entre les mains d'un président du Conseil des ministres (PCM) désigné par les députés.

Les opposants aux textes avaient beau crié au tripatouillage pour juste permettre au président Faure Essozimna Gnassingbé de sauter, sans en avoir l'air, le verrou limitatif de mandat, le pouvoir a toujours présenté sa trouvaille comme un rééquilibrage vertueux des pouvoirs entre l'exécutif et le législatif.

C'est dire essentiellement donc la charge de cette nouvelle Chambre, à qui il reviendra de choisir le futur PCM, qui ne sera autre que le chef du parti ayant obtenu le plus grand nombre de sièges, c'est- à-dire, Faure Essozimna Gnassingbé, dont le parti au pouvoir, l'Union pour la République (UNIR), déclaré largement vainqueur par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), s'est adjugé au soir du 29 avril 2024, 108 sièges des 113 qui étaient mis en compétition, contre 5 pour quatre formations de l'opposition réunies.

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Il s'agit de l'Alliance des démocrates pour le développement intégral (ADDI), de l'Alliance nationale pour le changement (ANC), de la Dynamique pour la majorité du peuple (DMP), et les Forces démocratiques pour la république (FDR). Des résultats contestés par les contempteurs du régime qui ont parlé de nombreuses irrégularités, voire des cas de fraudes avérées, susceptibles d'entacher la crédibilité du scrutin, mais leurs différents recours ont été rejetés par la Cour constitutionnelle. C'est dire s'ils ne se reconnaissent pas dans cette Assemblée qu'ils boudent, sans qu'on sache si cela va s'inscrire dans la durée.

Maintenant donc que les honorables députés ont reçu leur mandat de 6 ans, il ne leur reste plus qu'à élire leur bureau définitif, à commencer par le titulaire du perchoir, et ouvrir ainsi la voie à cette Ve République, dont on se demande comment elle va véritablement fonctionner, et quelle sera réellement sa plus-value démocratique.

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