La prise en charge des patients a normalement repris, mardi 21 mai, dans les structures médicales de Beni (Nord-Kivu), après deux jours de grève du personnel soignant.
Certains malades internes disent avoir constaté une amélioration de service comparativement à la journée de lundi :
« Hier (NDLR : lundi), c'était la grève. On a attendu les infirmiers jusqu'à 15 heures pour notre traitement du matin. Mais ce mardi, nous avons constaté que le service est presque normal ».
Par ce mouvement de cessation de travail, ces médecins et infirmiers voudraient rendre hommage à 16 de leurs collègues, tués lors des différentes attaques des ADF dans la région.
Le cas de meurtre le plus récent remonte à début mai à Mantumbi, où un infirmier titulaire et son comptable ont été froidement assassinés par ces rebelles.
Cet arrêt de travail de deux jours a impacté négativement la prise en charge des malades dans différentes structures médicale de Beni.
C'est le cas notamment de l'Hôpital général de référence où seuls cinq infirmiers sur la centaine qui y assuraient le service minimum, pour prendre en charge plusieurs dizaine de malades.
Seuls, cinq médecins du comité directeur de l'hôpital sur les 25 affectés dans cette structure médicale ont été opérationnels pendant la grève, avait expliqué le médecin chef des staffs de l'hôpital, Dr Anicet Badilisha :
« On est en train de recevoir les malades qui viennent de périphérie, parce que là, ils sont presque en grève sèche. Etant un hôpital de référence, on ne devait pas fermer totalement, on assure un service minimum pour gérer ne serait-ce que les urgences de la maternité et les soins intensifs ».
La plupart des malades avaient déclaré avoir constaté une perturbation des horaires dans l'administration de leur traitement.
C'est le cas d'une patiente qui avait affirmé n'avoir pas été soignée à temps :
« Hier (NDLR : lundi) on n'a pas été soigné à temps. D'habitude, le corps soignant passe à 6 heures, mais lundi ils ont passé à 10 heures. Et notre traitement de midi, ils nous l'ont administré à 14 heures. Quelques infirmiers et des médecins se sacrifient quand même de nous soigner, malgré leur mouvement de grève », a précisé Nina.
Depuis sa chambre d'hospitalisation et en dépit des conséquences de la grève sur leur prise en charge, une autre a, dans un élan de solidarité, interpellé le Gouvernement à renfoncer la sécurité des prestataires de soins, à Beni et ses environs.
« La grève entraîne des conséquences, oui, mais les médecins et tous les infirmiers ont raison de grever. Ils ne doivent pas continuer à soigner des malades pendant qu'ils ont en train d'être tués par des rebelles. Que le président de la République s'implique pour leur cause », a-t-elle plaidé.
En plus de la grève, ces prestataires avaient en outre suspendu l'envoie de tout rapport à leur hiérarchie.