Madagascar est qualifié de pays sous-alimenté. Les prévalences des carences en micronutriments confirment cette affirmation.
La situation est préoccupante dans les zones rurales du pays où vivent la majeure partie des Malgaches. Une étude, récemment menée par des scientifiques étrangers, portant sur la « prévalence des carences en micronutriments dans divers environnements ruraux de Madagascar », révèle l'ampleur de la situation.
Ayant tiré les données de trois études menées dans le pays entre 2013 et 2020, cette recherche a ciblé 4 700 personnes (des deux sexes et de toutes les tranches d'âges) réparties dans trente communautés de cinq régions écologiques du pays. 66,5% de la population est en déficience en zinc, tandis que 15,6% d'entre elle est appauvrie en vitamine B12.
La lecture de l'article relatif à cette étude fait savoir que près d'un quart des Malgaches (24,0%) présenteraient une inflammation chronique basée sur des valeurs élevées de glycoprotéine acide a-1. Toujours sur la question des inflammations, 12,3% des Malgaches en présenteraient une « aiguë, basée sur des valeurs élevées de protéine C-réactive.
Pistes
L'étude offre des recommandations afin de résoudre les problématiques liées aux carences généralisées en micronutriments. Une intervention multisectorielle en serait la clé. Notamment, en procédant par le développement de programmes de ciblage spatial des programmes. Cela devrait permettre de « se concentrer sur des carences particulières en micronutriments ».
Aussi, « des interventions basées sur la santé et sur les systèmes alimentaires sont nécessaires ». Ce, dans la mesure où « des carences nutritionnelles peuvent survenir en l'absence d'insécurité alimentaire en raison de taux élevés de maladies infectieuses ». Ce qui soulève la question relative aux efforts d'amélioration de l'assainissement et de l'hygiène.
Tout comme les campagnes de « réduction du taux d'incidence du paludisme, des parasites intestinaux et d'autres maladies infectieuses ». Comme il s'agit de lutter contre les carences en micronutriments, l'amélioration des systèmes alimentaires est une priorité. L'étude oriente l'opinion sur l'exploitation des aliments indigènes et traditionnels tels que les plantes sauvages, les animaux, la pêche et les insectes.