A l'initiative des Ateliers provers que dirige l'artiste-slameur Gilles Douta, la finale du concours de slam et d'éloquence aura lieu le 25 mai, dans la salle polyvalente du Rocher des âges, dans le 1er arrondissement Emery-Patrice-Lumumba.
Dénommé "Au trône des mots", le concours va mettre aux prises les élèves, les étudiants et toute autre personne maniant avec brio l'art oratoire. Selon des critères édictés par le comité d'organisation (pertinence de l'argumentation, lexique, syntaxe, élocution...), le jury composé des professionnels dans l'art de la communication va départager les différents candidats.
« Au trône des mots, l'homme est roi. C'est pourquoi chacun de ces mots doit être à sa place pour faire de notre société un royaume où règne un discours intelligible. La parole est l'un des piliers les plus importants de la vie relationnelle. Elle fait soit le pont, soit la faille entre les hommes. La personne qui sait la manier s'offre sans conteste les faveurs de la cité, contrairement à celle qui ne sait en faire bon usage. Convient-il de l'aimer, de la murir et de lui accorder sa force bienfaitrice quoi qu'elle soit considérée, dans certaines situations, dérangeante, mais en même temps un mal nécessaire. Se l'approprier pour en devenir maître devrait être dans les motivations de chacun pour une vie meilleur », a dit Gilles Douta, l'initiateur du projet.
Le discours et le débat font partie des domaines dans lesquels vont s'exprimer les candidats. Selon Gilles Douta, le discours permet de faire la preuve de son éloquence, c'est-à-dire d'exposer sa réflexion et de développer avec talent ses compétences rhétoriques et philosophiques. À travers la maîtrise du fond et de la forme, la capacité à bien se placer sur l'estrade, à savoir projeter sa voix, à user d'une force de conviction incarnée, les participants doivent persuader et convaincre, proposer un discours clair, pertinent, vivant et pénétrant selon le principe "A tout le monde les mots, à chacun sa parole".
Par la maîtrise du débat, les concurrents cheminent vers la vérité ou font preuve de ruse dialectique pour imposer chacun son point de vue. La culture d'une saine bataille oratoire a, en outre, une vertu politique : apprendre et comprendre les valeurs de la contradiction, développer l'écoute attentive et savoir contredire dans l'espace public sans violence et dans le cadre bien circonscrit du respect.
À l'issue des discours et du débat, un jury composé des enseignants de français, des cadres d'entreprise ou des lettrés, etc., va départager les candidats pour en distinguer les méritants à la fin.
Pour les organisateurs, la participation à ce concours est une brèche de formation pour les étudiants à la hauteur des exigences de l'enseignement supérieur et aux besoins du monde professionnel.
Signalons qu'une formation en éloquence, initiée par les Ateliers provers, est en cours au sein de quelques écoles et instituts supérieurs de la place. Elle permet aux apprenants de s'approprier les outils de la prise de parole en public. Ce projet est aussi un bon moyen pour les étudiants en attente de soutenance de s'aguerrir en leur permettant de braver la timidité ainsi que le stress et renforcer la rhétorique.
Depuis seize ans, les ateliers de slam et d'éloquence dirigés par Gilles Douta se déroulent à l'Institut français du Congo de Pointe-Noire. Ils sont d'un atout indéniable dans la pratique de l'art oratoire et à l'écriture des textes de qualité.