Dans quelques jours, ce sera la fête des mères, bien que plusieurs familles ont traversé un chemin périlleux. La crise économique engendrée par la pandémie, les intempéries, l'inflation a accentué l'état des choses.
« On baisse», a constaté un économiste. Effectivement, non seulement on baisse, mais on coule, endetté jusqu'au cou. Donc, bien que les publicités de « bonne fête maman » soient diffusées ici et là, personne ne les entend ! « Qu'est-ce que nous allons manger ce soir ? Où vais-je trouver de l'argent ? », sont des questionnements en boucle dans les esprits.
Les enfants n'arrivent plus à entrevoir les restes de cette famille heureuse, souriante, pendant que d'autres ont remplacé le père par un grand arbre avec des feuilles sèches. Papa n'est plus là. Il s'adonne à la consommation outrancière de boissons alcoolisées. Vu ces différents problèmes, la troisième classe ne pourra malheureusement pas dire « bonne fête maman ».
Elle le sait. Elle le tolère. Ulrica Ratsaramino, une jeune lycéenne de 15 ans s'exprime, « Je sens la crise qui pèse. Je n'arrive plus à économiser. J'ai trop faim. Maman a légèrement réduit nos rations. Et d'habitude, moi je mettais de côté pour l'anniversaire de mon petit frère, ou celui de maman. Mais, désormais, je ne peux plus faire cela. J'ai tellement faim. Et je vide mon porte monnaie pour manger tout simplement ».
La faim justifie les moyens ! Maman ne fêtera pas convenablement sa journée. Cette Reny, la reine du foyer. Elle est avisée de tout ce qui se passe à la maison. Elle sait combien de cuillères d'épices suffira pour rendre le mets délicieux. Mama nous a tout appris pendant que Baba se contente de chercher de l'argent. Neny a un oeil sur les enfants, alors que Dada rentre tard le soir, étourdi... La crise l'a encore plus frappée ces derniers temps. Pourtant, elle supporte. Elle a su faire, oui elle a souffert. Bref, rongés par la crise, les gens ont tendance à oublier les cadeaux pour la fête des mamans.