Ile Maurice: Prix des médicaments - Pilule amère pour Dorine Chukowry

Pour sa Private Notice Question (PNQ) de ce mardi 21 mai, Shakeel Mohamed demandait à la ministre du Commerce, Dorine Chukowry, si le gouvernement compte introduire de nouvelles mesures pour soulager les consommateurs de médicaments à la suite de l'augmentation des prix des produits pharmaceutiques, malgré l'introduction des Consumer Protection (Pharmaceutical Products) (Maximum MarkUp) Regulations de 2023.

Dorine Chukowry, qui est professeur de comptabilité, a donné une réponse complète- ment hors sujet. Elle a énuméré une série de chiffres et tenté de démontrer que la hausse du prix des médicaments est principalement causée par un manque, depuis le Covid-19, d'ingrédients utilisés pour leur fabrication et par le coût du fret qui a augmenté dans le sillage des plus longues routes maritimes empruntées par des navires. Et que malgré ces circonstances «externes», les regulations ont permis de contrôler les prix. Elle a aussi communiqué des pourcentages, certes entre 1,2 % et 2,4 %, de baisse des prix des médicaments, provenant d'une étude faite par le ministère.

À 11 h 51, Shakeel Mohamed dit stop car Dorine Chukowry ne répondait pas à la PNQ et ne disait pas ce que le gouvernement comptait faire pour faire baisser les prix. Le speaker : «Qu'est-ce que je peux faire ?», comprenez par-là «rien», quand il s'agit des réponses des membres du gouvernement. À l'heure des questions supplémentaires, Shakeel Mohamed demande à la ministre de déposer le rapport de cette étude dont elle était en train de réciter le contenu.

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Dorine Chukowry ne veut pas, disant : «J'ai déjà donné toutes les informations.» Le leader de l'opposition ne comprend pas ce que la ministre veut cacher et lui demande dans le même souffle si elle sait que le médicament Aspavor contre le cholestérol se vend à Maurice à Rs 700 alors qu'il est vendu à Rs 170 en Afrique du Sud.

Au lieu de répondre, Chukowry veut poser une question sur ce qui se passait en 2013. Protestations de l'opposition. «Order, order», crie le speaker, qui lance «un dernier avertissement à Shakeel Mohamed, sinon...»

La ministre du Commerce pose sa question : «Qu'a fait le gouvernement en 2013 pour les personnes âgées et les vulnérables ? Rien, ces personnes n'avaient pas d'argent pour s'acheter des médicaments. Nous, nous avons augmenté la pension de Rs 3 000 à Rs 13 500. Et lorsque nous l'avons fait, l'opposition a crié à la corruption, a saisi les tribunaux et est allée même jusqu'au Privy Council.» Et de continuer sur sa lancée, encore plus hors sujet, en rappelant notamment que l'enseigne- ment, supérieur et pré-primaire, est gratuit.

Shakeel Mohamed veut savoir pourquoi le rapport de la Competition Commission n'est pas publié : «Pourquoi ne pas libérer l'importation des médicaments ? Est-ce pour protéger les copains/copines gros importateurs ? Comme Hyperpharm ?» Le speaker n'est pas content que le nom de cet importateur soit cité. Shakeel Mohamed accepte de le retirer et de s'excuser.

Mais le ton remonte et il est expulsé. Après que le speaker lui a répété avec insistance de quitter l'Hémicycle, sans attendre qu'il rassemble ses affaires, le leader de l'opposition s'emporte. «Vous ne pouvez pas me forcer à partir.» Le speaker crie, comme la dernière fois, «serjeant-at-arms, collect this man» et sur un ton provocant à l'adresse de Shakeel Mohamed : «You will accept my order.»

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