Casablanca — La participation féminine au marché du travail constitue un impératif pour le développement économique du Maroc, d'où la nécessité de promouvoir l'emploi féminin dans les prochaines années, a affirmé mardi à Casablanca le vice-président général de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), Mehdi Tazi.
"Il est évident que l'économie ne peut se développer pleinement sans une participation accrue des femmes au marché du travail. Il est donc nécessaire d'augmenter activement le nombre de femmes employées, car leur contribution est essentielle au développement économique global", a-t-il expliqué lors d'une rencontre organisée par la CGEM et la Société Financière Internationale (IFC) sous le thème "Promouvoir l'emploi des femmes au Maroc : des solutions pour accompagner les entreprises".
M. Tazi a, dans ce sens, évoqué le taux d'activité des femmes qui est, selon lui, "un indicateur crucial du développement économique", rappelant les statistiques récentes qui "révèlent un recul de la proportion de la participation des femmes, passant d'environ 26% il y a 15 ans à seulement 19% aujourd'hui, tandis que le niveau de chômage chez les femmes a presque doublé en dix ans pour atteindre 20%".
À ce titre, il a fait observer "certaines normes socio-culturelles profondément ancrées qui limitent l'emploi des femmes et les conduisent souvent à sacrifier leur carrière", estimant qu'il est impératif de poser un diagnostic précis afin d'identifier les principaux freins à l'activité des femmes et d'y remédier efficacement.
Pour sa part, le directeur de l'IFC pour le Maghreb et Djibouti, Xavier Reille, a mis en avant l'importance d'une mobilisation globale, impliquant le gouvernement, la société civile et le secteur privé, afin de créer un véritable impact et favoriser la participation des femmes à l'économie. "Si le taux d'activité des femmes égalait celui des hommes, le Maroc pourrait bénéficier d'un accroissement significatif de son produit national brut (PNB)", a-t-il affirmé.
Et de soutenir que la promotion du niveau de participation des femmes au marché du travail est surtout avantageuse pour les entreprises, car elle favorise l'innovation, la compétitivité et la performance globale, et contribue à renforcer l'équité sociale et à favoriser l'émergence d'une classe moyenne prospère.
Toutefois, M. Reille a considéré que pour relever ce défi, "il est crucial de ne pas considérer cette démarche comme une simple composante de la responsabilité sociale des entreprises, mais plutôt comme une pratique essentielle de bonne gestion d'entreprise".
Il a ainsi appelé les divers acteurs concernés à soutenir les initiatives telles que la plateforme "Morocco4Diversity" visant à créer un environnement favorable à une participation accrue des femmes au marché du travail, ce qui contribuerait à la croissance économique et à l'équité sociale.
À cet égard, la présidente de la Commission RSE et diversité de la CGEM, Saadia Slaoui Bennani, a rappelé que la plateforme "Morocco4Diversity", lancée par la CGEM et l'IFC, a pour objectif de fournir aux femmes les outils nécessaires, de les promouvoir en matière de compétences, dans le but de générer un impact significatif et transformateur sur leur inclusion en entreprise.
Par ailleurs, Mme Slaoui Bennani a plaidé en faveur d'une mobilisation de toutes les parties prenantes, notamment les chefs d'entreprise, pour opérer une transformation concrète et positive en ce qui concerne l'employabilité des femmes.
Cette rencontre a constitué l'occasion pour souligner l'impératif d'une participation accrue des femmes sur le marché du travail afin de favoriser le développement économique du Maroc, et pour réitérer l'engagement de l'IFC et de la CGEM en faveur de l'inclusion féminine.
Elle a rassemblé un panel diversifié de représentants d'entreprises, dont certains ont partagé leurs expériences, perspectives, et défis en matière d'inclusion et de diversité, ainsi que leurs bonnes pratiques en matière de promotion de la diversité au sein de leurs équipes et de leurs politiques de recrutement.