Au Mali, les rebelles du Cadre stratégique pour la défense du peuple de l'Azawad, signataires du défunt accord de paix de 2015 qui avait été conclu avec l'État malien, veulent établir un pacte de non-agression avec les jihadistes du Jnim (Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans), liés à al-Qaïda.
L'information est rapportée par Rfi qui cite un message vocal d'Alghabass Ag Intalla, qui circule sur les réseaux sociaux depuis vendredi 17 mai 2024 et dans lequel cet important dirigeant du CSP demande à ses troupes de ne pas s'opposer à sa démarche.
Selon notre source, c'est en tant que « chargé de la réconciliation, de la cohabitation et des relations avec les autorités traditionnelles » au sein du CSP qu'Alghabass Ag Intalla a entamé des discussions avec le Jnim, lié à al-Qaïda. Dans le message envoyé vendredi 17 mai aux combattants du CSP, Alghabass Ag Intalla explique, sans rentrer dans les détails, avoir déjà obtenu certaines avancées et en espérer d'autres. Il demande à ses troupes de ne pas s'opposer à son initiative, qu'il juge nécessaire.
Le 5 avril2024, les rebelles du CSP étaient tombés dans une embuscade tendue par le Jnim alors qu'ils s'apprêtaient à mener une attaque contre un camp militaire malien dans le centre du pays. Les combats avaient fait des morts de part et d'autres -on parle d'une vingtaine dans chaque camp.
Les autorités de la transition militaire au Mali ont mis fin le jeudi 25 janvier 2024, à l'accord d'Alger signé en 2015 avec les rebelles touaregs dans le nord du pays, une décision qui pourrait déstabiliser davantage le pays du Sahel.
Dans une déclaration lue à la télévision d'État jeudi soir, le porte-parole de la junte, le colonel Abdoulaye Maïga, a déclaré avoir mis « fin, avec effet immédiat », à l'accord en raison d'un « changement de posture de certains groupes signataires » et d'actes d'hostilité de la part du principal médiateur de l'accord, l'Algérie. L'accord de paix était considéré comme essentiel au maintien de la stabilité dans le pays, les Touaregs ayant mené des actions violentes contre le gouvernement central depuis 2012.