Madagascar: Transition énergétique - L'État mise sur la mobilité électrique

La Grande île se tourne vers la mobilité électrique pour réduire l'émission de gaz à effet de serre des véhicules à combustion fossile. Cela ne se fera pas du jour au lendemain. Le projet d'appui à cette transition est lancé et se fera brique par brique.

Antananarivo pleine de véhicules électriques ? La concrétisation de cette idée est certes lointaine, mais le projet de transition vers la mobilité électrique est dorénavant sur les rails. Le pays envisage de se tourner progressivement vers les moyens de transport électriques. L'initiative commence à prendre forme petit à petit. Avec le soutien financier du Fonds pour l'environnement mondial, le ministère de l'Environnement s'attellera désormais à mettre en oeuvre le projet d'appui à la transition vers la mobilité électrique à Madagascar.

Il vient d'être lancé hier au Radisson, Ambodivona. C'est un geste en faveur des voitures électriques, qui commencent déjà à circuler ici et là, à Antananarivo. D'après les explications du ministère de l'Environnement et du Développement durable, le projet sera mis en oeuvre dans les villes d'Antananarivo et de Toamasina, sur une durée de quatre ans. Ce sont des centres urbains en proie à la pollution liée aux voitures thermiques.

Transports verts

Concrètement, les ministères concernés envisagent de collaborer étroitement avec le secteur privé, notamment les concessionnaires, pour faciliter l'importation des voitures et autres véhicules électriques. La dernière loi de finances exonère d'ailleurs déjà les véhicules électriques et hybrides de TVA. Un geste pouvant être interprété comme un encouragement de l'État à l'achat de véhicules électriques dans le pays. Le prix d'une voiture électrique est supérieur à celui d'une voiture thermique, cette différence tend néanmoins à s'effriter progressivement, vu les économies réalisées sur le long terme. L'utilisateur ne consomme pas, ou très peu de carburant. Seuls bémols, les bornes de recharge et les pièces de rechange.

%

L'on indique aussi vouloir capter des investisseurs dans ce domaine. Lors d'un premier atelier hier, au Radisson, les différents ministères concernés, avec le Programme des Nations unies pour l'environnement (Pnue), se sont concertés lors d'une première table ronde à l'occasion du lancement du projet. Les concessionnaires et distributeurs de véhicules électriques du pays se sont aussi réunis avec ces parties prenantes pour voir les perspectives d'avenir d'une mobilité propre, loin des énergies fossiles.

« Le pays s'est déjà engagé à lutter contre le changement climatique et à réduire l'émission de gaz à effet de serre. Le secteur des transports contribue à 24% de ces émissions dans les grandes villes du pays. C'est la raison pour laquelle le pays se tourne vers des moyens de transport plus propres et respectueux de l'environnement. Les voitures ou d'autres moyens de transport, par câble ou via le train urbain, passeront ainsi au vert », avait expliqué Moïse Rasamoelina, secrétaire général du ministère de l'Environnement.

C'était, pour ainsi dire, un passage obligé, après la ratification des accords de Paris sur le climat, concernant la réduction des gaz à effet de serre. Le passage aux transports verts serait un moyen pour le pays de matérialiser ses engagements. Encore faut-il que la charrette ne passe pas avant les boeufs. Le projet avancera étape par étape. « Ce programme a pour objectif d'introduire progressivement la mobilité électrique. Cela ne se fera pas en un claquement de doigt. Nous allons d'abord nous atteler à élaborer un cadre juridique, réglementaire et institutionnel. Ensuite, le projet s'attellera à sensibiliser la population aux avantages de la mobilité électrique ». Il n'y aura donc pas d'importation en série de véhicules électriques, ni de grand remplacement des véhicules à combustion fossile.

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.