L'apiculture constitue une des filières prometteuses qui attirent de nombreux acteurs à Madagascar.
La preuve, le nombre d'apiculteurs ne cesse d'augmenter. Bon nombre de particuliers installent au moins une ruche dans leurs jardins. En dépit de tout cela, cette chaîne de valeur est en difficulté et ce, en raison du déclin du nombre des abeilles. C'est ce qu'on a appris lors de la célébration de la Journée mondiale des abeilles organisée tout récemment par le ministère de l'Agriculture et de l'Élevage en partenariat avec la Maison de l'Apiculture Malagasy (MAM) et avec l'appui de la FAO.
Ce déclin des abeilles est dû à plusieurs facteurs, a-t-on exposé dans le cadre de cet événement. On peut citer, entre autres, les pressions anthropiques qui consistent à développer l'agriculture et l'industrie. Les facteurs environnementaux et le changement climatique ont également été évoqués. Le thème choisi portait ainsi sur « Engageons-nous. Volons au secours des abeilles ».
Auxiliaires de l'agriculture
En outre, la majorité de la population méconnaît les multiples valeurs écologiques et économiques rendues par les abeilles, outre la simple production de miel. À titre d'illustration, « les abeilles sont des auxiliaires de l'agriculture. Elles procurent une production de bonne qualité tout en contribuant à l'augmentation du rendement de production de l'ordre de 15 à 30%, grâce à la pollinisation des plantes. La qualité des semences utilisées s'améliore également. Il a été en même temps exposé que 35% de nos ressources alimentaires dépendent des insectes et en grande partie des abeilles. Tout cela grâce à la pollinisation des 80% des plantes par ces insectes utiles à la vie des hommes. C'est un intrant agricole qui détient une place importante à la production. Dans la même foulée, les abeilles produisent du miel qui constitue une source de revenu importante pour les paysans. Bon nombre d'acteurs opérant dans cette filière porteuse en exportent également », a-t-on fait savoir.
Race endémique
Par ailleurs, « les abeilles participent activement à la protection de la biodiversité. Ce sont des sentinelles de l'environnement. Grâce à la pollinisation croisée des espèces, elles permettent à la nature de se développer et de s'adapter face aux effets néfastes des changements climatiques. Il est à noter qu'une abeille visite 5 000 fleurs, parcourt 30 km et récolte 500 mg de nectar en une journée.
Elle produit 2 à 5g de miel ou une cuillère à café toute sa vie », a-t-on exposé. Force est également de reconnaître que pour produire un kilogramme de miel, les abeilles ont besoin de 1 200 000 fleurs à butiner. Raison pour laquelle, toutes les parties prenantes ont effectué des échanges dans le cadre de cette célébration de la Journée Mondiale des Abeilles en vue de promouvoir une apiculture durable tout en améliorant les ressources mellifères. La préservation de la race endémique des abeilles à Madagascar connue sous l'appellation « Apis melliferac unicolor « , s'avère également importante.
Produire des reines
Pour « Luxa Apiculture », cette entreprise parvient à produire hebdomadairement une quarantaine de reines sélectionnées de cette race endémique avec des colonies d'abeilles grâce au développement des recherches scientifiques. L'objectif consiste à apporter des solutions face à ce déclin du nombre d'abeilles.
Entre-temps, « il faut restaurer les forêts en privilégiant le reboisement des espèces autochtones et cultiver des plantes mellifères. Des formations devraient être également organisées à l'ensemble des acteurs opérant dans la filière apicole afin de vulgariser la meilleure technique visant à lutter contre la maladie varroa affectant encore les abeilles. En effet, chaque apiculteur pratique une méthode simple qui lui convient comme l'utilisation du « ravintseva » ou du tabac mais cela reste moins efficace », a soulevé Mihamina Razafialison, le gérant propriétaire de Luxa Apiculture.