Dakar — La Société d'exploitation du marché d'intérêt national et de la gare des gros porteurs (SEMIG) mise sur un renforcement de la chaîne de valeur agricole et une augmentation des investissements dans la production, la transformation locale, le stockage et l'accès aux marchés, pour permettre au Sénégal d'atteindre la souveraineté alimentaire, a rappelé sa directrice générale, Fatoumata Niang Ba, mercredi, à Diamniadio (ouest).
"Nous devons augmenter les investissements dans la production, la transformation locale, le stockage et l'accès aux marchés", pour arriver à gagner "le défi de la souveraineté alimentaire", a dit Mme Ba.
"Nous devons collaborer autant que possible et travailler ensemble pour renforcer la performance et la résilience de notre système alimentaire, et notamment la capacité des petits producteurs agricoles à résister à des chocs économiques et à des évènements exceptionnels", a-t-elle proposé lors de la signature d'une convention de partenariat liant la SEMIG et le Projet d'intensification éco-soutenable de l'agriculture dans les Niayes (PIESAN).
Selon sa directrice générale, pour se développer, la Société d'exploitation du marché d'intérêt national et de la gare des gros porteurs compte aller plus loin dans le renforcement des capacités en matière de stockage et de commercialisation des produits agricoles.
Fatoumata Niang Ba, la directrice générale de la SEMIG
La SEMIG a l'ambition de "drainer plus d'investissements" du secteur privé, via le volet commercialisation, pour "une meilleure redistribution" des bénéfices et "une baisse durable" des prix des produits agricoles.
"Je puis vous assurer que la SEMIG, fidèle à sa vocation, mettra tout en oeuvre pour améliorer la conservation et la commercialisation des produits agricoles", a assuré Fatoumata Niang Ba.
Elle a parlé de la convention de partenariat signée par le PIESAN et la SEMIG en vue de la mise en place de chambres froides et de magasins de stockage, du soutien de la promotion des services offerts par le marché d'intérêt national et la gare des gros porteurs.
Cette initiative, a-t-elle précisé, vise à mutualiser les efforts des deux parties dans le renforcement de la chaîne de valeur agricole, de la production à la commercialisation en passant par le stockage.
La convention de partenariat concerne également l'appui à l'aménagement de parcs de stockage de produits agricoles, notamment d'oignon, dans l'enceinte du marché d'intérêt national, et la promotion du laboratoire d'analyse et de contrôle de la SEMIG.
La SEMIG et le PIESAN ont signé une convention de partenariat.
"Si nous parvenons à bien valoriser les produits horticoles qui proviennent de la zone des Niayes, nous parviendrons à augmenter le niveau de revenu des agriculteurs avec lesquels nous travaillons, mais également le niveau de revenu de l'État du Sénégal", a soutenu le coordonnateur du PIESAN, Tanor Meïssa Dieng.
M. Dieng considère que valoriser les produits horticoles signifie aussi promouvoir tout ce qui est exploitation des surplus de fruits et légumes perdus chaque année.
Ces pertes postrécoltes sont estimées à près de 100 milliards de francs CFA, environ le tiers du total de la récolte, selon lui.
La collaboration du PIESAN avec la Société d'exploitation du marché d'intérêt national et de la gare des gros porteurs est "une belle occasion d'avancer dans l'application des directives" du ministère de tutelle, a dit Tanor Meïssa Dieng.
Le coordonnateur du Projet d'intensification éco-soutenable de l'agriculture dans les Niayes, Tanor Meïssa Dieng
Le PIESAN, dont il est le coordonnateur, est un projet du gouvernement du Sénégal, a-t-il rappelé.
Ce projet est mis en oeuvre avec l'aide de l'Agence italienne de la coopération pour le développement.
"Le ministère de l'Agriculture est très engagé pour faire avancer le secteur. Son assistance va nous permettre de renforcer ce qui est en train d'être fait au marché d'intérêt national, et d'étudier les possibilités d'extension [...] des services attendus", a expliqué M. Dieng.
Le PIESAN travaille avec une quinzaine de sociétés coopératives comptant plus de 7.200 membres, qui interviennent dans la production horticole de la zone des Niayes, dans l'ouest du Sénégal.
M. Dieng rappelle, à ce sujet, que l'horticulture au Sénégal est dominée par la zone des Niayes, qui concentre 60 à 80 % de la production de fruits et légumes du pays.