Madagascar: Élections législatives - Les candidats en quête d'immunité parlementaire

On remarque que les candidats aux élections législatives font tout pour obtenir un « seza » à Tsimbazaza.

La campagne électorale bat son plein. Sur le terrain, les candidats se rendent coup pour coup. Aucune limite pour convaincre les électeurs, à une semaine du jour du scrutin. Attaques personnelles et accusations en tous genres à travers les réseaux sociaux, lacération des affiches des candidats rivaux, chamailleries et guerres de nerf sur le terrain. Tout est permis pour fragiliser les adversaires. En effet, on remarque que les candidats aux élections législatives font tout pour obtenir un « seza » à Tsimbazaza.

Avantages faramineux

Mais l'enjeu n'est pas uniquement politique. C'est aussi et surtout personnel. L'objectif de tous les candidats, aussi bien ceux présentés par la plateforme politique pro-pouvoir que ceux de l'opposition, en l'occurrence le « Firaisankina » et le « Kolektifa », ne se limite pas seulement à obtenir les intérêts et avantages faramineux réservés aux députés de Madagascar. Les candidats sont surtout en quête d'immunité parlementaire afin d'échapper à des poursuites. Nul n'ignore que bon nombre des députés sortants sont dans le collimateur de la Justice pour divers dossiers pas très catholiques. Notamment pour une mauvaise gestion du Crédit d'Investissement destiné à l'Appui au Développement (CIAD) réservé à tous les districts. Comme son nom l'indique, un budget de 250 millions d'ariary par district est octroyé pour construire des infrastructures ayant des impacts directs sur la vie quotidienne de la population. Mais force est de reconnaître qu'au niveau de certaines circonscriptions, les résultats ne sont pas palpables. D'ailleurs, l'utilisation du CIAD est utilisée comme argument d'attaque contre les députés briguant un nouveau mandat, par leurs adversaires politiques.

Impunité

On sait d'ailleurs qu'en cas d'échec aux législatives du 29 mai prochain, ces ex-parlementaires risquent d'être exposés à des poursuites. Parmi les candidats figurent des personnalités qui se trouvent au bon milieu d'un démêlé avec la Justice et/ou des suspicions de malversations. Pour ces personnalités, avoir un mandat électif est une nécessité absolue car cela leur permettra d'user et d'abuser des prérogatives de puissance publique. Ces dernières années, plusieurs parlementaires, mais aussi des anciens ministres ont réussi à échapper à la Justice malgré des dossiers les impliquant, au niveau du Pôle Anti-Corruption (PAC) et du Bureau Indépendant Anti-Corruption (BIANCO). Et ce, à cause de la complexité de la procédure de poursuite au niveau de la Haute Cour de Justice, mais aussi des micmacs au niveau de l'Assemblée nationale qui bloquent ouvertement les dossiers. C'est la raison pour laquelle certains observateurs accusent les députés d'être complices de l'impunité qui prévaut au pays. Mais en attendant l'issue de ces dossiers brûlants, ces acteurs politiques doivent d'abord faire face au verdict des urnes, le 29 mai prochain.

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