Gabon: Brice Clotaire Oligui Nguema en visite officielle à Paris

Brice Clotaire Oligui Nguema, président de la transition au Gabon

Le président gabonais, Brice Clotaire Oligui Nguema, effectuera son premier voyage officiel en France du 28 mai au 2 juin, pour renforcer les relations bilatérales.

A Paris, Brice Clotaire Oligui Nguema sera accompagné de plusieurs ministres, notamment celui de l'Économie. Une visite de travail durant laquelle il sera reçu par le président Emmanuel Macron à l'Élysée. Au cours de leurs échanges, les deux personnalités parleront des relations bilatérales et autres sujets d'intérêt commun comme le climat et les forêts, ou encore la bonne marche de la transition gabonaise.

Pour les autorités gabonaises, cette visite de travail doit notamment servir à se démarquer des pays du Sahel comme le Mali, le Burkina et le Niger, secoués par des coups d'État et le rejet des intérêts français. « Il est clair que notre transition n'a pas grand-chose à voir. Nous voulons montrer que notre situation est différente. Notre relation avec la France doit s'inscrire dans la normalité, au même titre que nos autres partenaires », selon une source gabonaise.

Les 29 et 30 mai, Brice Clotaire Oligui Nguema se rendra aussi au forum économique Gabon-France, organisé pour l'occasion. Une rencontre en présence de patrons des deux pays, avec plusieurs tables rondes notamment, l'occasion de prendre connaissance de la situation économique du Gabon, d'examiner les opportunités d'affaires, et d'échanger avec les décideurs et investisseurs.

Durant son séjour à Paris, Brice Clotaire Oligui Nguema devrait en profiter pour rencontrer la diaspora gabonaise le 1eᣴ juin. Le lendemain, il est prévu qu'il quitte Paris pour la Somme où il est attendu aux commémorations de la bataille d'Airaines qui s'est déroulée en juin 1940.

Rappelons que le président gabonais avait une première fois rencontré son homologue français Emmanuel Macron en marge de la COP28 à Dubaï le 1eᣴ décembre. « Après le coup d'État, la France et l'OIF nous ont accompagnés sans nous exclure. Bien sûr qu'avec la France il y a une histoire avec des hauts et des bas. Et s'il y a des ajustements à faire, nous les ferons, mais nous ne sommes pas dans une logique pseudo-révolutionnaire panafricaniste. Paris n'a aucune raison de s'inquiéter », d'après la même source.

Aujourd'hui, le Gabon reste au moins partiellement suspendu du Commonwealth et de l'Union africaine. Être reçu à Paris pourrait aider Libreville à retourner pleinement dans le concert des nations. « Avec le Commonwealth, on cherche à remettre les choses en place. Des délégations d'entrepreneurs de l'organisation étaient à Libreville il y a quelques semaines. Côté UA, nous espérons qu'elle respectera le principe de subsidiarité et suivra l'exemple de la CEEAC qui a levé ses sanctions il y a quelques semaines », indique une autre source à Libreville.

La base militaire française, installée au camp de Gaulle depuis 1960, devrait être évoquée durant la visite. Un point sensible pour Paris, qui a vu tour à tour le départ de ses soldats du Mali, du Burkina et du Niger « Aucune fermeture n'est prévue, rassure une bonne source au Gabon. Mais ce n'est pas un enjeu pour nous. Paris modifie son dispositif militaire en Afrique. Quand il y aura une décision finale, nous renégocierons nos accords dans l'intérêt des deux parties », ajoute cette source.

« L'envoyé personnel » du président français pour l'Afrique, Jean-Marie Bockel, était au Gabon en mars. Il aurait présenté les projets en cours pour l'avenir des quelque 380 soldats français et personnels du ministère des Armées présents sur place à ce jour. Une réduction des effectifs est notamment pressentie.

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