Gamane est passé, il a laissé des séquelles aussi bien psychologiques qu'économiques. Se redresser, c'est facile à dire, mais difficile à réaliser surtout que la population est grandement désargentée.

Le gouvernement tend, toutefois, les mains pour que les zones touchées retrouvent à nouveau de l'énergie. Pourtant, celles-ci n'arrivent pas à lever leurs bras maigres.

Ces deux derniers mois ont été difficiles, voire tumultueux. Épuisée, la population ramasse tout sur son passage afin de survivre. Heureusement que la crise a coïncidé avec la période de la campagne électorale. En effet, les postulants jouent aux Pères Noël avant l'heure. La conjoncture éphémère a subvenu temporairement aux besoins des sinistrés.

Cette stratégie datant de 1945, s'avère encore très efficace. Et comme la populace a tellement faim, elle n'a plus le temps de voir la main qui donne, les yeux concentrés sur les soi-disant cadeaux. Surfant sur les traditions du lundi de Pentecôte, les candidats ont proposé des pique-niques. Que demande le peuple ! Déjà, il n'a pas pu célébrer convenablement la fête de la Pâques, puisque l'eau envahissait le salon.

Donc, rater une telle occasion aurait été une absurdité... En voyant la foule présente depuis leurs sièges, les directeurs de campagne rassurent leurs compétiteurs et clament des « Ce sont des voix pour vous ». Emportés par la foule, ils se transforment en animateurs, des bêtes de scène et crient « Quel numéro allez-vous cocher ? ». La majorité des candidats oublient d'annoncer leurs programmes.

Les idées sont confuses et le mot développement revient souvent. Les principales missions du député n'ont jamais été expliquées. L'essentiel est d'avoir des personnes réunies devant l'estrade bondée de présidents d'associations soldés... Apparemment, la culture politique stagne ! L'heure est peut-être de changer, cela fait plus de 80 ans que les choses se répètent ainsi. Au lieu de mettre en exergue les programmes, les politicards ne font que se clasher.