La BAD a confirmé un engagement de 2 milliards de dollars sur 10 ans pour des solutions de cuisson propres en Afrique. Pour un accès universel à cette énergie propre d'ici 2030, 4 milliards de dollars par an sont nécessaires.
Le Sommet sur la Cuisson propre en Afrique s'est tenu la semaine dernière dans les locaux de l'UNESCO à Paris. Il s'agissait d'un événement de haute importance visant à promouvoir des solutions de cuisson respectueuses de l'environnement et de la santé. Cet événement a rassemblé plus de 1 000 délégués, dont des chefs d'État, des ministres, des dirigeants d'entreprises, des financiers et des représentants de la société civile, marquant ainsi le plus grand rassemblement jamais dédié à l'amélioration de l'accès à la cuisson propre sur le continent africain.
Parmi les bailleurs importants, la Banque Africaine de Développement (BAD) a confirmé un engagement de deux milliards de dollars sur dix ans pour soutenir les solutions de cuisson propre en Afrique. Cet investissement est essentiel, car atteindre un accès universel à cette énergie propre d'ici 2030 nécessite 4 milliards de dollars par an.
Dignité et santé
Lors du sommet, le président du Groupe de la BAD Akinwumi Adesinja a souligné que la cuisson propre représente un enjeu de dignité et de santé. Chaque année, la cuisson traditionnelle au charbon, au bois et à la biomasse cause la mort prématurée de 600 000 personnes, principalement des femmes et des enfants.
À noter que les principaux objectifs de ce Sommet étaient, d'inscrire la cuisson propre à l'ordre du jour mondial et bâtir une coalition de soutien élargie, de mobiliser des engagements financiers auprès des gouvernements, agences de développement, banques, fonds climatiques, secteur privé, philanthropes et ONG, d'élaborer une feuille de route avec des stratégies concrètes pour financer, développer les marchés de crédits carbone, établir des politiques et des partenariats, et de mettre en place des politiques efficaces en matière de cuisson propre et discuter des actions nécessaires pour stimuler les progrès.
Résultats
Parmi les participants, Madagascar a été représenté par le ministre de l'Énergie et des Hydrocarbures, Olivier Jean-Baptiste, qui a participé à une table ronde sur la priorité politique de la cuisson propre en Afrique. Le Sommet a permis de mobiliser 2,2 milliards de dollars de financements et d'investissements, avec des contributions significatives de gouvernements et d'entreprises privées.
Neuf gouvernements africains se sont engagés à faire de l'accès à la cuisson propre une priorité nationale, en mettant en œuvre des mesures politiques éprouvées pour accélérer les progrès.La présidente tanzanienne, Samia Suluhu Hassan, a lancé un appel à une reconstitution audacieuse des ressources du Fonds africain de développement pour soutenir les initiatives de cuisson propre.
Elle a mis en lumière l'impact disproportionné de la cuisson traditionnelle sur les femmes et les jeunes filles, qui passent des heures chaque jour à collecter du bois et à cuisiner dans des conditions dangereuses. Avec plus de deux milliards de personnes dans le monde n'ayant pas accès à des méthodes de cuisson propres, dont plus de la moitié en Afrique, cette absence est la deuxième cause de décès prématuré sur le continent.