La province de l'Ituri compte plus de 7000 femmes et jeunes filles souffrant des fistules vésicaux-vaginales, qui nécessitent qu'elles soient opérées. Le médecin responsable de l'Hôpital général de référence de Bunia, Dr John Katabua l'a annoncé jeudi 22 mai à l'occasion de la célébration de la journée internationale de l'élimination de fistule obstétricale.
« Parfois des hommes armés "viennent dans une maison récupérer les filles de 14, 15 et 16 ans et puis partent avec elles. Ils font tout ce qu'ils veulent et elles reviennent enceintes», s'est-il plaint.
Ce médecin explique que ces filles non-matures connaissent beaucoup de complications lors de l'accouchement :
« Leurs bassins ne sont pas encore préparés pour recevoir un bébé. Et par conséquent, pendant l'accouchement généralement et surtout, ces enfants qui devaient bénéficier de l'accouchement par césarienne, assistance médicale, n'a personne pour supporter le coût ».
D'où, poursuit-il, le bébé se trouve bloquer dans la filière génitale ; « soit ça entrainé l'hémorragie soit elle se déchire. Je vous dis sur dix, neuf meurent. Aussi, les porteuses de ces infirmités gynécologiques après les dégâts qui se créent dans leurs filières génitales sont les seules survivantes ».
Depuis 2018, plus de 800 femmes ont été opérées et réinsérées dans leurs familles, selon le docteur John Katabuka.
Ces interventions chirurgicales ont été faites avec l'appui de différents partenaires, dont l'ONG catholique Caritas-Développement, Médecins Sans Frontière et le Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP).