Dakar — La présidence sénégalaise a lancé, jeudi, à Dakar, la plateforme en ligne Jubbanti (www.Jubbanti.sec.gouv.sn, redresser, en wolof) en prélude du Dialogue national sur le fonctionnement de la justice prévu à partir de mardi et destiné à recueillir les préoccupations des citoyens.
"Le président de la République a décidé de mettre en place cette plateforme [Jubbanti] qui va permettre aux citoyens de donner leurs avis sur le thème retenu pour le dialogue national axé sur la réforme de justice", a déclaré Ousseynou Ly, ministre-conseiller, porte-parole de la présidence de la République.
Le président de la République Bassirou Diomaye Diakhar Faye va présider la quatrième édition de la journée du dialogue national prévue mardi au Centre international de conférence Abdou Diouf (CICAD) de Diamniadio. "La réforme et la modernisation de la justice" est le thème autour duquel est articulée cette journée.
Lors d'un point de presse, M. Ly a expliqué que "ces assisses" traduisent la volonté politique du chef de l'Etat de "réconcilier la justice et les justiciables".
La plateforme en ligne Jubbanti va permettre à tous les citoyens de pouvoir partager leurs expériences, leurs opinions et de donner leurs suggestions sur le fonctionnement de la justice.
M. Ly estime que "dans le système judiciaire, on ne peut pas occulter un acteur clé qui est le justiciable". Et c'est la raison pour laquelle le président de la République "a jugé nécessaire de lui donner la parole", a-t-il fait valoir.
Ndongo Touré, responsable marketing de Sénégal numérique (Senum SA) a présenté le processus qui permettra aux citoyens d'intervenir sur la plateforme. Il a assuré que "toutes les suggestions seront soumises aux autorités" en vue de leur "prise en charge".
Cette plateforme inclusive est ouverte aussi aux étrangers pour leur permettre de partager leurs opinions et leurs avis sur la thématique.
Cheikh Sakho Jimbira, ministre-conseiller, coordonnateur de la communication de la présidence de la République, souligne qu'avec cette plateforme, le chef de l'Etat veut "redonner la parole" aux citoyens. Elle a été mise en place "pour donner l'opportunité aux citoyens de pouvoir exprimer leurs ressentis, leurs préoccupations afin d'apporter les transformations nécessaires pour aller vers un Sénégal plus juste, plus prospère", a-t-il ajouté.
Alassane Ndiaye, conseiller technique du garde des Sceaux, ministre de la Justice, est revenu sur les questions de fond de ce thème soumis aux citoyens. "Il y a une certaine rupture entre la justice et le justiciable et peut-être même une perte de confiance qui s'est installée et qui a continué à s'accentuer, et le président de la République l'a très bien compris (...) en annonçant ces assises qui vont regrouper tous les acteurs", a indiqué le magistrat.
La journée du dialogue national verra la participation des gouvernants, des acteurs judiciaires, des citoyens, des personnes qui ont eu maille à partir avec la justice pour corriger cette "perception négative" de la justice, a t-il dit.
Selon lui, la réforme de la justice passera aussi par la digitalisation des procédures.
"Cette modernisation va prendre en compte les infrastructures, les moyens logistiques qui permettent d'accélérer les procédures et d'avoir une justice efficace, des décisions qui soient rendues en temps et exécutées", a expliqué le conseiller technique du ministre de la Justice.