La plateforme Firaisankina regroupant cinq partis politiques dont le Tiako i Madagasikara (TIM), le Pro-Siteny, le Hery Vaovao ho an'i Madagasikara (HVM), le Tsara Tahafina (TT) et l'Antoko Politika Madio (APM), ne veut rien lâcher. Alors que ses principaux leaders sont en tournée pour le compte des campagnes de ses candidats aux législatives de 29 mai, ses avocats, Me Éloï Randriatefimahefamijoro et Me Lovaniaina Ramahefarisoa se sont déplacés à Alarobia, au bureau de la Commission Électorale Nationale Indépendante, afin de la saisir officiellement sur les irrégularités qui ont entaché le processus électoral, surtout les agissements de l'Exécutif. Selon les explications des deux avocats, l'objectif est que la CENI prenne ses responsabilités et utilise les pouvoirs dont elle dispose pour appliquer les sanctions prévues par la loi à ceux qui ont commis des infractions et aux candidats qui en ont bénéficié.
Agissements illégaux. En tout cas, dans la lettre déposée à Alarobia, les leaders de l'opposition indiquent avoir saisi la CENI dans le cadre des dispositions de l'article 238, alinéa 2 de la loi organique n°2018-008, du 11 mai 2018, relative au régime général des élections et du référendum, en termes desquels « les membres de la CENI ont qualité d'agent verbalisateur dans le cadre de la présente Loi organique ». Et cela, selon toujours la lettre, compte tenu des agissements illégaux de l'exécutif, notamment les tournées du président de la République et ses suites dans les 32 circonscriptions électorales entrant dans la période de la propagande électorale du 15 au 27 mai 2024, qui sont des faits prévus et sanctionnés des dispositions des articles 60, 61, 62 et 219, 220 et 233 de la loi suscitée.
Réelles actions. Les deux avocats ont tenu à rappeler que lors de cette campagne électorale, des violations répétées de la Constitution mais aussi des lois en vigueur ont été observées du côté des dirigeants, notamment le président de la République, afin de favoriser les candidats du pouvoir. « La prérogative de la puissance publique ainsi que les biens publics ont été utilisés par les dirigeants pour mener des campagnes en faveur de leurs candidats. Nous considérons cela comme une provocation et un mépris total pour le peuple malgache », ont-ils soutenu. Quoi qu'il en soit, l'opposition attend de réelles actions de la part de la CENI.