« Oz Rekordz » se révèle être une plateforme pour les artistes indépendants à Madagascar, c'est ce qui a été étalé hier lors d'une rencontre avec la presse à Ampandrana. « Comme toutes les plateformes, il est possible d'écouter gratuitement pour l'instant les chansons des artistes qui sont en contrat avec nous », signale Anja Lalaina Ralaiarijaona, de l'équipe d'Oz Rekordz. En tout, plus de trente artistes y sont inscrits. Comme Joël Rabesolo, le guitar hero basé à l'étranger, Erica Durock, Kanna Jihe, ou encore Aline Kaloina, un talent brut avec un potentiel immense. « Nos principaux usagers viennent pour la plupart de l'Amérique du nord et d'Europe, l'Asie, Madagascar se trouve loin à cause des problématiques d'accès à Internet ici », ajoute Tsiresy Ratsimamanga devant des artistes et les journalistes.
Ce dernier s'occupe de l'administration de la plateforme « Oz Rekordz ». L'équipe peut tout de même se féliciter des 30 000 utilisateurs et utilisatrices jusqu'à maintenant. Une prouesse pour de la musique indépendante. Loin de la star system, plus enclin à porter des messages que faire danser les popotins. Pour sortir de l'écran des tablettes et des ordinateurs, un festival de deux jours « Dago Madness Beatz » sera organisé samedi et dimanche au Kianjan'ny Kanto à Mahamasina. Les premières notes seront jouées à 11h.
Sur scène, le public sera servi par une trentaine de groupes et artistes : Brouk & Zia, Big Jim Da, Mafonja, Tsiok'ampita, Djanatt, Hir'aina, Drwina, Ranto Niaina et d'autres encore. Des producteurs de sens plutôt que de sensationnel. L'histoire post coloniale de la musique malgache a toujours été divisée en deux tableaux. L'un donnait l'image des artistes sous l'aile des « grands » producteurs. Avec des contrats et une carrière avec des horizons moins encombrés. L'autre avec ces chanteurs et chanteuses qui préféraient être indépendant(e)s, des chantres de l'autoproduction. Ils et elles pouvaient rivaliser en termes de succès avec le premier tableau. Aujourd'hui encore, le décor est toujours planté. « Oz Rekordz » avec le numérique apporte une nouvelle donne.