Le recours aux vers de terre et aux lombricomposts en riziculture et en agriculture pluvial de Tanety étaient les sujets de discussion lors d'un atelier organisé de concert par le Laboratoire des RadioIsotopes de l'Université d'Antananarivo, l'Institut de Recherche pour le Développement et le Centre de coopération internationale en Recherche Agronomique pour le Développement hier.
« Les chercheurs qui travaillent sur la thématique du sol affirment que les sols, surtout sur les hautes terres centrales, sont relativement pauvres ». C'est ce qui a été avancé lors de l'atelier d'échanges et de réflexion intitulé « innovations fondées sur la Nature : vers de terre et lombricompost pour la durabilité agricole et la sécurité alimentaire » à Anosy hier. L'événement avait ainsi pour objectif de faire connaître et d'échanger sur les avancées sur la valorisation des espèces autochtones de vers de terre. Notamment, pour améliorer la fertilité de ces sols, qualifiés de pauvres.
Des recherches entreprises dans le cadre des projets Innonv'Earth : « solutions agricoles innovantes, basées sur la nature, pour réduire le changement climatique, la dégradation des terres et l'insécurité alimentaire » et AFD-GDN, il se serait avéré que l'utilisation des vers locaux améliore considérablement la productivité (qualitativement et quantitativement) dans les régions ciblées. Ce, en fournissant une multitude de services écosystémiques. Utilisées pour la fabrication de lombricompost, ces espèces permettent d'augmenter le rendement et d'améliorer durablement les propriétés physico-chimiques et biologiques des sols.
Pratiques. Si les résultats de recherches sont là et prouvent l'importance de ces espèces de vers autochtones pour l'amélioration de la qualité des sols, faire accepter l'orientation vers cette nouvelle pratique par les exploitants agricoles malgaches est un défi de taille. Leur faire comprendre le concept afin de les aider à mieux en appréhender la portée, notamment dans la lutte contre l'insécurité alimentaire. Pour ce faire, les chercheurs comptent recourir à d'autres acteurs. « L'idée c'est qu'une fois les résultats obtenus, il faut les transférer vers les petites exploitations, les paysans et agriculteurs. Pour les chercheurs, ce n'est pas toujours évident d'assurer cette transmission, c'est pour cela qu'on se tourne vers les ONG (Organisation Non Gouvernementale) », a fait savoir Thierry Portafait, Représentant de l'Institut de Recherche pour le Développement (IRD) à Madagascar. Les ONG seront ainsi les courroies de transmission entre les résultats de recherche et les paysans.