Les choses s'accélèrent en perspective du «ndëpp» (assises) de la Justice sénégalaise, prévu mardi prochain, 28 mai. Après l'annonce lors de son discours à la nation du mercredi 3 avril dernier, veille de la fête nationale de l'Indépendance, suivie de la fixation de la date de ces assises en Conseil des ministres du mercredi 17 avril dernier, le Président de la République s'intéresse aux attentes des citoyens. En effet, la Présidence de la République a lancé hier, jeudi 23 mai, une plateforme citoyenne en ligne destinée à recueillir les préoccupations des Sénégalais, y compris les étrangers, pour cette Journée nationale du dialogue sur réforme et la modernisation de la Justice, sous la présidence de Bassirou Diomaye Diakhar Faye.
La Présidence de la République a lancé hier, jeudi 23 mai, à Dakar, la plateforme citoyenne en ligne «Jubbanti» (www.Jubbanti.sec.gouv.sn, redresser, en wolof), en perspective des assises dénommées Journée du dialogue national sur le fonctionnement et l'administration de la justice, ce mardi 28 mai 2024. Cette plateforme est destinée à recueillir les préoccupations des Sénégalaises et Sénégalis. «Le président de la République a décidé de mettre en place cette plateforme [Jubbanti] qui va permettre aux citoyens de donner leurs avis sur le thème retenu pour le dialogue national axé sur la réforme de la justice», a déclaré Ousseynou Ly, ministre-conseiller, porte-parole de la présidence de la République, lors d'un point de presse, rapporte l'APS.
Selon le ministre-conseiller, porte-parole de la Présidence et responsable de la Cellule Digitale, le but recherché par le chef de l'Etat, c'est de parvenir à des travaux inclusifs, prenant en compte l'opinion de tous les acteurs, pour parvenir à un résultat qui va restaurer la confiance entre la Justice et les justiciables. Histoire de permettre aux justiciables, qui sera représenté lors de la Journée du dialogue national, de donner son opinion, partager son vécu, ses observations et faire ses suggestions par rapport au fonctionnement et à la pratique dans la Justice. Cette plateforme inclusive est ouverte aussi aux étrangers pour leur permettre de partager leurs opinions et leurs avis sur la thématique.
Donc, conformément à la volonté du président Diomaye Faye, à travers ces «assises» initiées pour «réconcilier la Justice et les justiciables», la plateforme en ligne «Jubbanti» devrait permettre à tous les citoyens de pouvoir partager leurs expériences, leurs opinions et leurs suggestions sur le fonctionnement et l'administration de la justice. Car, relève M. Ly, «dans le système judiciaire, on ne peut pas occulter un acteur clé qui est le justiciable». Et c'est la raison pour laquelle le président de la République «a jugé nécessaire de lui donner la parole», ajoute-t-il. Et pour cela, «il fallait avoir un outil et cet outil a été développé par le ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique qui intègre des questions et donne la possibilité au citoyen de faire des contributions ou de faire un document et de l'intégrer sur la plateforme», a expliqué le ministre-conseiller.
«REDORER LE BLASON DE LA JUSTICE, LUI REDONNER LE PRIX QU'ELLE MERITE ET LA RECONCILIER AVEC LE PEUPLE AU NOM DUQUEL ELLE EST RENDUE»
Aussi a-t-il souligné que la Journée du dialogue national, instituée par son prédécesseur, Macky Sall, est un cadre institutionnel que l'actuel président de la République compte perpétuer. Le thème retenu pour cette journée, qui s'ouvre mardi prochain, est : «La réforme et la modernisation de la Justice». Ce thème a été décliné en Conseil des ministres du mercredi 17 avril 2024. C'est aussi lors de cette réunion hebdomadaire du gouvernement que la date de ces assises de la justice a été arrêtée. «(...) Le Chef de l'Etat a aussi invité le Premier ministre à préparer la tenue de la Journée du Dialogue national, le 28 mai, sur le thème prioritaire de «la Réforme et la Modernisation de la Justice», rapporte le communiqué de ce conseil.
Déjà, dans son premier discours à la Nation, en tant que chef de l'Etat, prononcé le mercredi 3 avril 2024, veille du 64e anniversaire de l'accession du Sénégal à la souveraineté internationale, le président Diomaye Faye a érigé cette question en priorité. «De l'indépendance à nos jours, notre système politico institutionnel et judiciaire a vécu bien des péripéties, les unes plus heureuses que les autres. Soixante-quatre ans après, le moment me semble venu de tirer les leçons de nos réussites et de nos échecs pour une gouvernance publique plus moderne, plus républicaine et plus respectueuse des droits humains».
«Par ailleurs, pour redorer le blason de la Justice, lui redonner le prix qu'elle mérite et la réconcilier avec le peuple au nom duquel elle est rendue, j'entends organiser des assises regroupant les professions du métier (magistrats, avocats, huissiers, greffiers et autres auxiliaires de justice), les professeurs d'université et les citoyens, pour identifier des pistes de solution aux problèmes de la Justice», a déclaré le président de la République.