Matam — Le Collectif "Fouta Slam" veut promouvoir de jeunes slameurs pour participer à la naissance d'une nouvelle génération et contribuer à "hausser le niveau de représentativité des jeunes s'activant dans cet art", a indiqué sa présidente, Khadija Sall.
"Le Collectif a pour but de promouvoir de jeunes artistes, en rapport avec le centre culturel régional de Matam, et de participer à la naissance d'une génération de slameurs pour hausser le niveau de représentativité des jeunes évoluant dans cet art", a-t-elle déclaré.
La région de Matam "est peu pourvue de slameurs, même s'il en existe quelques-uns dans certaines localités de la région", a souligné Khadija Sall dans un entretien avec l'APS.
Slameuse, mais aussi poétesse et écrivaine, elle est à l'initiative de la première édition du concours interscolaire régional de Slam à Matam.
Khadija Sall, également à l'origine d'un concours d'orthographe auquel ont pris part cette année des élèves venus de plusieurs établissements scolaires de la région, affirme que cette dernière est sous-représentée en matière de slam.
Elle en veut pour preuve la "faible représentation" de la région de Matam lors de la dernière édition du Festival national des arts et de la culture (FESNAC) à Fatick, au cours de laquelle, seul le slameur "Oncle Sam" de Thilogne, membre du sous collectif "Tim Timol Slam" avait représenté la région.
"Matam est en retard par rapport aux autres régions du Sénégal qui regorgent de plusieurs artistes évoluant dans cet art. À part +Oncle Sam+, il n'existe presque pas de grands noms du Slam dans la région. Même s'il en existe, on ne les voit pas", a déploré la jeune artiste, originaire de Sinthiou Bamambé.
Malgré ce constat, lors du concours interscolaire régional de slam organisé à Kanel, beaucoup de jeunes élèves et d'étudiants se sont relayés au micro pour déclamer des textes portant sur divers sujets, de l'amour à la famille, en passant par l'histoire du Fouta, etc.
Avec leurs prestations en pulaar, soninké, français ou anglais, les élèves slameurs ont séduit et égayé le public composé principalement d'élèves, d'acteurs culturels et de professeurs de français.
Selon Khadija Sall, le Collectif "Fouta Slam" est composé de 16 sous collectifs basés dans des localités comptant au moins un slameur connu dans la région, notamment à Thilogne, Ourossogui, Woudourou, Kanel, Orkadiéré, Sinthiou Bamambé ou encore Bokidiawé.
"Dans chacune de ses entités, on peut retrouver jusqu'à quarante élèves slameurs qui sont encadrés par d'autres, à travers des ateliers d'écriture. Ils sont soumis à des évaluations qui leur donnent le droit de participer à des concours", explique celle qui dirige ce collectif créé en décembre 2023.