Sorti en 2014, « Les rayures du zèbre » est un long-métrage belgo-franco-helvético-ivoirien qui traite du recrutement des jeunes talents africains vers des clubs européens sur fond de comédie.
Il faut reconnaître à Benoît Mariage l'originalité du sujet de son film, peu connu et qui intéressera aussi bien les amoureux que les amateurs de football : le recrutement de talents africains afin de les amener ensuite en Europe, et ce, dans des clubs parfois loin d'être prestigieux. A cela s'ajoute un casting maitrisant son jeu d'acteur composé, entre autres, de Benoît Poelvoorde, Marc Zinga, Tatiana Rojo.
La trame ici suit pas à pas José, un blanc, agent de footballeurs. Sa spécialité : repérer en Afrique des talents prometteurs. En séjour en Côte d'Ivoire, il déniche Yaya, ex-voyou et prodige du ballon rond. Il souhaite l'emmener en Belgique pour en faire un champion car il est persuadé d'avoir trouvé la boule aux œufs d'or. Mais le jeune prodige fait une crise de paludisme le jour de son test dans un grand club. Malgré tout, Jose embarque Yaya en Belgique, convaincu de son potentiel et persuadé que le jeune garçon l'aidera à sortir de la mauvaise passe financière dans laquelle il se trouve.
Que l'on s'intéresse ou pas au football, le long -métrage « Les rayures du zèbre » est une tragicomédie tendre, drôle et sincère qui explore les rapports ambivalents entre l'Occident et l'Afrique avec subtilité. Au fil des scènes, on saisit tout de suite la manipulation et les méthodes douteuses de ce recruteur qui d'arroseur sera arrosé par la suite. En effet, le jeune ivoirien Yaya révèlera lui aussi bien des surprises et son jeu en demi-teinte est étonnant. Les seconds rôles sont aussi intéressants et donnent de la crédibilité et de l'épaisseur à cette histoire, qui à certains moments, navigue entre la fiction et le documentaire.
Politiquement, « Les rayures du zèbre » en fait voir de toutes les couleurs aux noirs comme aux blancs. Tout le monde en prend pour son grade ! La justesse du jeu des acteurs et la tendresse qu'on ressent à l'égard des personnages témoigne d'une ingéniosité voulue par le réalisateur Benoît Mariage. Avec humour, l'oeuvre invite le spectateur à se faire sa propre opinion du football comme vecteur d'intégration ou de promotion sociale. En filigrane, ce film peint l'ambiance que regorgent les rues d'Abidjan en journée comme en soirée tout en mettant en lumière d'autres réalités comme la prostitution, la pauvreté.