Créée au cours de l'année 1968 sous la houlette de Mampouya Dolivera et Jean Jules Okabando (deux mécènes de la place), l'orchestre Super Boboto (SBB) a fait sa sortie officielle le 27 avril 1968 au bar Chez Faignond qui fut à l'époque le lieu par excellence des mondanités brazzavilloises aimant la musique et la danse.
Lors de sa première sortie, l'orchestre SBB fut composé de Djeno Ange Linaud (chanteur chef d'orchestre), Mienandi Michel Michou, Passi Joseph Boris, dit Mpassi Djo (chanteurs), Pandzou Auguste Fall (drummer), Jean Saidou, Aaron Mbaki-Mitonga, Bruno Houla, Diop Ibrahima, Pierre Loukouamoussou, Ter jef El diablo (saxophonistes), José Bados Lloumande (guitare solo), Boniface Mazonga, dit Djonhy Mazonga (guitare accompagnateur), Jean Pirate Mayindou, André Kinzonzi, alias du soleil (guitare basse) Tenga Gabriel (batteur).
D'autres musiciens d'expériences feront plus tard leurs entrées dans le SBB et contribueront à l'épopée du groupe, il s'agit de Braz Antonio Mawana, Fulgence Bouanga, dit Feli, Nkaya Athanase, alias matos mwana Moukamba, François Ngavouka Ringo (chanteurs), Paul Mayene (trompettiste). Le bar Super Jazz situé dans la rue Makoko en diagonale des bureaux de la poste de Moungali fut le siège de l'orchestre SBB. Le titre « Ma paso na linga » est l'une des premières chansons de l'orchestre. Au plan artistique, le SBB excellait dans un style qui oscillait entre le style Vévé de Verkys et Sosoliso du trio Madjesi (deux orchestres kinois de l'époque qui tenaient la dragée haute dans la sphère musicale kinoise).
Pendant les week-ends, le bar Super Jazz était pris d'assaut par les mélomanes, ambianceurs et mondanités brazzavilloises entre autres les associations féminines, Moziki et amoureux de la bonne musique sans oublier les Nguembos agglutinés sur les murs et les arbres entourant le bar. Des titres sublimes comptés parmi les oeuvres majeurs produites par le SBB au cours de la décennie 1970, à savoir Libala se libala de Feli Bouanga, Isia, Biso Basi de Mienandi Michou, Alphon Alphonsine de Kinzonzi du soleil, Miziki ya SBB d'Ange Linaud, Ebalé ya Congo de José Bados, véritables perles d'une valeur inestimable, bousculent l'écosystème musical brazzavillois et hissent le SBB au firmament de la musique congolaise, suscitant ainsi une rivalité de taille avec les orchestres Bantous et Negro Band.
Il sied de noter que les prestations du SBB dans les différents bars dancing de notre ville capitale furent des évènements d'une haute portée artistique dont les médias, notamment la Radio Congo, au cours de l'émission « Le coin des orchestres » animée par le très célèbre Joseph Gabio en faisait un large écho.
« Ebonga Ebonga Te, SBB toujours Meilleur » que l'on peut traduire littéralement : « Bon ou pas bon, SBB toujours meilleur » tel était le slogan du prestigieux orchestre Super Boboto durant son parcours dans la scène musicale congolaise. A suivre...