Le district sanitaire de Khombole, dans la commune de Thiénéba, a obtenu des résultats probants dans la lutte contre le paludisme, illustrés par une diminution du taux d'incidence et de prévalence, a appris l'APS de source officielle.
Ces succès ont été rendus possible grâce notamment à l'engagement communautaire de l'association islamique "Sope Mouhamed" (AISM), qui a déployé plusieurs stratégies en ce sens.
"Nous travaillons depuis dix ans avec l'AISM, qui a tenu beaucoup d'activités ayant permis de diminuer le taux d'incidence et de prévalence du paludisme au niveau de Khombole, devenu une zone de pré-élimination du paludisme", a déclaré, jeudi, l'infirmier chef du poste de santé, lors d'une visite de presse à Tiénaba.
"Le taux d'incidence au niveau du poste de santé est actuellement de 0,2 % avec tout le travail amené par l'AISM, qui travaille en partenariat avec l'organisation Speak Up Africa, à l'initiative de la campagne +Zéro Palu ! Je m'engage+", s'est réjoui Assane Ndione.
Avec les efforts déployés par la communauté sous l'impulsion de l'AISM, la commune de Tiénaba est aujourd'hui devenue l'une des localités qui enregistre de grandes avancées dans la lutte contre le paludisme. Et c'est ce qui explique le choix porté sur cette association comme un exemple à suivre, dans le cadre de la célébration des dix ans de la campagne "Zéro palu ! Je m'engage",
Cette campagne est menée à l'initiative de l'organisation Speak Up Africa, spécialisée dans la communication en santé et le développement durable, en partenariat avec le Programme de lutte contre le paludisme (PNLP).
Selon le médecin-chef du district de Khombole, Matar Ndiaye, étant donné que "la santé est un domaine multidisciplinaire et multisectoriel", des secteurs autres que sanitaires et médicaux sont invités à jouer leur partition. D'où l'option, selon lui, de "continuer d'accompagner l'association [AISM] qui a joué un rôle capital dans ce combat" pour l'élimination du paludisme.
L'AISM, championne dans la prévention et la sensibilisation
Outre "le plan d'actions élaboré et partagé au niveau du district de santé", l'AISM s'active au niveau communautaire de concert avec les autorités sanitaires, en mettant en place des comités villageois de salubrité et de développement, des conseils de village sur le paludisme, des clubs dans les écoles, des caisses de solidarité +And xeex sibiru+", a fait savoir Alpha Diop, fils du fondateur de cette association.
Il a également évoqué la carte de vacances, une stratégie développée après avoir constaté qu'à l'ouverture des classes, les élèves revenaient avec des cas de paludisme.
"Des activités en période hivernales sont développées ainsi qu'un système de parrainage du voisin, qui consiste à surveiller la température de son voisin ainsi que les signes du paludisme pour aider dans la prise en charge", a encore signalé M. Diop.
"Ces stratégies ont porté leurs fruits", a témoigné Assane Ndione, le responsable du poste de santé de Thiénaba.
L'AISM a été créée par El Hadji Diop, un habitant de Thiénaba qui "consacra les dernières années de sa vie à la lutte contre le paludisme après le décès de sa fille de neuf ans en 1999 emportée par cette maladie".
Le défunt homme était très engagé dans cette ce combat. "Avec les membres de l'association, ils ont ainsi beaucoup contribué à la sensibilisation des habitants de la localité, notamment pour une utilisation des moustiquaires tous les jours, toutes les nuits et toute l'année", a témoigné son fils.