La 4e édition du festival Kokutan'art s'est clôturée le 24 mai à l'Institut français du Congo (IFC) par la remise de certificats aux apprenants de l'atelier photo ainsi que la remise d'attestations de participation aux photographes congolais et d'ailleurs qui ont pris part à l'événement. Pour chacun d'eux, le festival a été un riche moment d'expériences et d'émotions.
Plateforme de rencontre, d'expression et de partage, les Rencontres internationales de la photographie d'auteur de Brazzaville avaient initié un atelier photographique afin d'apprendre de nouvelles techniques à quelques professionnels de cet art basés à Brazzaville. À cet effet, neuf photographes avaient été sélectionnés. Durant près d'une semaine, ils ont considérablement fait preuve d'assiduité, d'écoute et de concentration aux enseignements dispensés. Il s'agit d'Aurel Charles Nzaou, Combo-Ngamine Michel Mike, Claime Batsimba, Armel Mboumba, Razia Lelahel Mahoumi, Exaucée Marliche Miankouikila, Jude Japhet Gedion Kiakelo, Liyoha chasthe Lapa-Lapa Moutema-Kama et Arès Gobert Boudimbou.
À la manoeuvre de ce renforcement des capacités, on a retrouvé Elise Billiard Pisani, commissaire d'exposition française. « J'ai été très contente de tenir ces ateliers avec une équipe d'étudiants passionnés, très motivés, très patients et attentifs. Nous avons surtout fait l'histoire de la photographie, nous sommes allés chercher dans des cyanotypes et des caméra obscuras pour comprendre comment la photographie fonctionne, comment elle vient, qu'est-ce que l'image photographique. Pour ensuite aussi se tourner vers les grands mots et éduquer son oeil », a-t-elle expliqué. À en croire ses propos, l'idée était que chaque participant trouve son style, ait les outils nécessaires pour développer une nouvelle vision du monde. « Le dernier jour, nous avons eu une grande conversation sur l'état de l'art, du cinéma et surtout de la photographie ici au Congo, particulièrement à Brazzaville. Cela a été très intéressant pour moi et sincèrement je les encourage et j'espère qu'ils continueront et iront davantage de l'avant dans ce métier », a-t-elle ajouté.
Claime Batsimba, l'une des participantes, a salué cette initiative qui lui a permis d'expérimenter des techniques qu'elle ne connaissait absolument pas. « Grâce à l'atelier, j'ai découvert comment faire les cyanotypes. Une méthode ancienne que je ne connaissais pas. On a réalisé des cyanotypes avec du curcuma, du saka-saka, des épinards. On nous a aussi appris comment faire de la caméra obscura. Il s'agissait de percer un trou au niveau du mur et voir les images qui se trouvent à travers notre bâtiment, qui se reflètent dans notre maison. La photographie c'est une continuité, donc ça ne s'arrête pas et j'ai beaucoup aimé faire cette formation », a t-elle confié.
La soirée de clôture du festival Kokutan'art a été aussi l'occasion de saluer, par des certificats de participation, le dévouement, le talent et l'implication des photographes congolais et internationaux qui, de par leur professionnalisme, ont rythmé la 4e édition du festival Kokutan'art par des expositions, des conférences et des moments de partage. On comptait Robert Nzaou, Baudoin Mouanda et Mirna Kintombo (Congo) ; Elise Billiard Pisani et Franchesca Bel (Congo-France), John Kalapo (Mali), Boubacar Touré Mandémory (Sénégal), Baudoin Bikoko (République démocratique du Congo) et Ikram Ben Brahim (Tunisie).
« C'était un moment très intense, très riche aussi en expérience, en information, en idées, en rencontres. Moi je suis très heureuse d'être venue à ce festival, cela m'a permis de faire de très belles rencontres, autant artistiques que sociales avec les étudiants à Bayardelle et ici à l'Institut français du Congo», a confié Franchesca Bel.
Organisé par Mbongui art photo avec le soutien de l'IFC et pour la toute première fois de la délégation de l'Union européenne, le festival Kokutan'art donne rendez-vous au public pour l'année prochaine. Entre-temps, l'exposition « Urgence » qui traite des questions du dérèglement climatique et de son impact sur la société reste ouverte jusqu'au 21 juin dans le hall de l'IFC.