La volonté politique des tenants actuels du pouvoir de transformer structurellement l'Agriculture Sénégalaise relève de l'ordinaire pour tout nouveau régime. Autrement dit, tous les régimes qui se sont succédés et peut-être qui viendront afficheront toujours la volonté politique d'exploiter pleinement le potentiel agricole.
Mais, à en croire à l'ancien directeur scientifique de l'Institut Sénégalais de recherches agricoles (Isra), « le plus important, c'est d'avoir des hommes capables d'agir à la hauteur des décisions qui ont été prises ». Sur les actions annoncées, relatives au paiement de la dette et à la mise en place des intrants agricoles, le vétérinaire spécialiste des produits animaux salue la mesure non sans s'interroger sur la pérennité de ces mesures.
En d'autres termes est-ce maintenant la fin des dettes impayées ? Est-ce les intrants agricoles seront désormais en place à temps ? Des questions aux réponses décisives pour les résultats escomptés. Si l'on en croit à l'ancien directeur scientifique de l'Isra, très souvent les intrants agricoles arrivent tardivement aux paysans. Ce qui n'est pas sans conséquence sur la productivité. Concernant l'autosuffisance alimentaire, il d'avis qu'il faut mettre l'accent sur les produits de forte consommation notamment le riz et le mil, ensuite le blé pour le pain et le maïs pour l'aviculture. Sur le blé, il invite les sénégalais à s'adapter en consommant le pain à baise de mil.
Pour ce qui est la disponibilité en quantité suffisante de moutons pour la Tabaski, M. Traoré pense qu'il faut revoir les statistiques qu'on annonce. Pas très convaincu des statistiques annoncées chaque année, il dit ceci: « On nous annonce que le besoin en moutons de Tabaski est estimé à 800 mille moutons or, les statistiques indiquent qu'on a plus de 3 millions de moutons et les petits ruminants un peu plus de 7 millions ». Donc, les moutons comptent moyennement entre « 3 et 4 millions ». De ce potentiel, n'est-il pas possible d'avoir chaque année au moins « I millions de béliers pour faire la Tabaski ? », se demande le vétérinaire.
Pour ce qui est de la santé animale, relativement à la disponibilité des vaccins, le spécialiste fait savoir que le Sénégal est bien couvert sauf que souvent les moyens financiers pour la production des vaccins arrivent tardivement. Au ce niveau, il demande que cela soit corrigé si réellement telle est la volonté des nouvelles autorités d'atteindre la souveraineté alimentaire. Sur l'approche globale d'optimisation et d'efficience de l'Agriculture sénégalaise, il pense important regrouper l'agriculture, l'élevage, la pèche et l'environnement en un seul ministère et en créer des directions fortes pour mieux coordonner les actions.