Au Burkina Faso, les assises nationales sur la transition, qui ont commencé ce samedi et devaient durer deux jours, ont finalement pris fin cet après-midi avec la signature d'une nouvelle charte prolongeant la transition pour 60 mois supplémentaires.
Les représentants des différentes couches de la société, chefs coutumiers, religieux, organisations de la société civile, partis politiques, forces de défense et de sécurité avaient rendez-vous pour faire un bilan de la transition depuis octobre 2022 et décider de la suite du processus. La rencontre, qui devait durer deux jours, s'est finalement achevée ce samedi après-midi.
La nouvelle version de la charte signée par le capitaine Ibrahim Traoré prévoit une transition de cinq ans, à partir du 2 juillet prochain. La première mouture du texte qui avait été soumise aux participants proposait « trois ans et demi », soit 42 mois. Ce sera finalement beaucoup plus.
Des élections marquant la fin de cette période pourront néanmoins « être organisées avant cette échéance, si la situation sécuritaire le permet », précise le document. Le chef de l'État, le Premier ministre et le président de l'Assemblée législative pourront au passage être candidats aux élections présidentielle, législatives et municipales. Par ailleurs, le chef de l'État s'appelle désormais président du Faso, chef de l'État, chef suprême des armées.
Durant les débats, des centaines de manifestants soutenant le régime se sont rassemblés autour de la salle de conférence et ont tenté d'envahir les lieux où se tenaient les travaux. Ils voulaient qu'on accorde un mandat d'au moins dix ans au capitaine Ibrahim Traoré. Ils ont finalement été repoussés par les forces de sécurité. Le ministre Emile Zerbo a jugé que les Burkinabè amorçaient « un tournant décisif » de leur histoire, nécessitant un sursaut patriotique pour réussir à reconquérir le territoire.