La visite d'État aux Etats-Unis du président kényan, William Ruto, entamée à partir du 20 mai en Géorgie, à Atlanta, s'est poursuivie le au 23 mai à Washington. C' est la première d'un dirigeant africain depuis plus de quinze ans.

Elle a mis à l'honneur le Kenya en tant qu'allié privilégié des Américains sur le continent et renforce l'image du président William Ruto sur la scène internationale.

La dernière visite d'un dirigeant africain aux Etats-Unis remonte à 2009, quand le président George W. Bush avait invité le président du Ghana, John Kufuor, à la Maison-Blanche. Pour cette visite d'Etat de William Ruto, le président américain, Joe Biden, a désigné le Kenya comme "allié majeur, non-membrede l'Otan". Dix-huit autres pays bénéficient déjà de ce statut particulier qui leur confère des liens militaires et diplomatiques privilégiés avec les États-Unis.

En Afrique, après l'Égypte, le Maroc et la Tunisie, le Kenya devient le premier pays d'Afrique subsaharienne à l'obtenir. "Une décision historique », « un tournant important ". Une annonce qui a réjoui la presse kényane, illustrant, selon les principaux quotidiens, la place croissante du pays sur la scène internationale et soulignant le rôle qu'il a joué pour la paix et la stabilité dans la région. Le Kenya s'est notamment investi dans le processus de paix pour l'Est de la République démocratique du Congo. C'est aussi un partenaire de Washington dans la lutte contre les islamistes shebabs.

Pour le président américain, Joe Biden, ce statut est "l'aboutissement d'années de collaboration " entre Nairobi et Washington. L'analyste politique kényan, Dismas Mokua, y voit aussi un signe que la diplomatie active du président William Ruto porte ses fruits. Ce statut représente une marque de confiance des États-Unis qui met le Kenya sur le devant de la scène, a-t-il ajouté.

Ce qui pourrait ainsi attirer de nouveaux investisseurs. Washington a déjà annoncé des financements pour Nairobi dans le secteur des transports, de la lutte contre la corruption ou encore la police. Ce nouveau rang diplomatique lui permettra d'avoir des relations militaires privilégiés avec les États-Unis, notamment pour l'accès à des armes sophistiquées et pour la formation des forces armées.

Officiellement, la rencontre des deux chefs d'État marque le soixantième anniversaire des relations diplomatiques entre les deux pays. L'administration Biden a souhaité notamment renforcer ses liens sécuritaires et économiques avec le Kenya en réaction à "l'influence croissante de la Chine dans la région". Puissance stable de la région, le Kenya est également l'un des leaders de la démocratie sur un continent où les coups d'État se multiplient depuis 2021. La visite de William Ruto incarne également la volonté des États-Unis de relancer les liens avec l'Afrique, renforçant au passage la stature de William Ruto sur la scène internationale.