Les autorités de la ville de Beni, dans la province du Nord-Kivu, ont procédé le vendredi 24 mai à l'incinération de six pirogues et de plus de cent filets à mailles prohibées à Kyavinyonge, une pêcherie située à environ 100 kilomètres de Beni. Ce matériel, appartenant à des pêcheurs clandestins opérant sur le lac Édouard, a été détruit en présence des autorités locales et de nombreux habitants. Cette action vise à dissuader l'utilisation de matériel de pêche non conforme.
Josué Kambasu Mukura, secrétaire général de la Fédération du comité des pêcheurs individuels du lac Édouard, a déclaré que cette initiative avait une portée pédagogique, visant à lutter contre la pêche illicite qui représente un manque à gagner pour la population locale, majoritairement dépendante des activités de pêche.
Il a souligné que des campagnes de sensibilisation avaient été organisées avant cette destruction, afin d'expliquer les impacts négatifs de l'utilisation de matériels inappropriés sur la biodiversité. Ces rencontres ont également mis en avant le devoir et l'implication de la communauté dans la gestion durable du lac Édouard.
« Nous avons rencontré toutes les couches de la population pour leur montrer leur devoir concernant la gestion durable du Lac Édouard. Nous ne pouvons pas demander à l'État congolais de nous soutenir sans notre propre implication », a-t-il précisé.
M. Kambasu Mukura a noté que les revenus des pêcheries de Kyavinyonge, Nyakakoma, Vitshumbi, Lunyasenge, Kisaka, et d'autres localités ont diminué en raison de la baisse de productivité du lac causée par la pêche illicite. Il espère qu'avec la protection des zones de frayère, les poissons pourront se reproduire à nouveau, permettant ainsi aux pêcheurs d'éviter d'aller pêcher en Ouganda, où ils sont souvent arrêtés et où ils ont déjà subi des pertes matérielles et humaines.
« Cette situation affecte négativement la vie socio-économique des pêcheurs sur le lac Édouard. Dieu nous a donné ce lac comme un cadeau. Par conséquent, quiconque osera violer les lois sur la conservation de la nature et sur la pêche subira la rigueur de la loi », a averti le secrétaire général de la Fédération du comité des pêcheurs individuels du lac Édouard.