Ile Maurice: La magistrate Poojanjali Baichoo quitte son poste

La magistrature est à nouveau ébranlée. Après la démission de Valentine Mayer, c'est au tour de Poojanjali Baichoo de rendre son tablier. En poste actuellement au tribunal de Curepipe, la magistrate Baichoo, qui avait été nommée district magistrate l'année dernière, a soumis sa démission, justifiant son depart par «des raisons personnelles». Les motifs exacts de son départ restent, pour l'instant, inconnus. Elle restera en fonction jusqu'au 30 mai afin de clore les affaires en cours. Par ailleurs, un autre magistrat de la cour intermédiaire envisagerait également de démissionner, cette fois, pour des raisons politiques. Les départs de magistrats comme Poojanjali Baichoo et Valentine Mayer soulignent les défis auxquels fait face la magistrature en ce moment.

À partir du 1er juin, la magistrature connaîtra un remaniement majeur, avec des mutations et des transferts. Cette restructuration vise à combler les départs, ainsi que les absences de ceux qui iront en congé pour une longue période. Le départ de Poojanjali Baichoo, une figure respectée au sein du système judiciaire, suscite des interrogations.

Admise au barreau en septembre 2016, elle avait rejoint le bureau du Directeur des poursuites publiques (DPP) en tant que Temporary State Counsel en 2018, après avoir exercé dans le privé auprès de Me Siddhartha Hawoldar. Elle a été, par la suite, promue au rang de State Counsel et était la junior de l'ancien assistant DPP Azam Neerooa, actuellement juge à la Cour suprême. Elle a travaillé aux côtés de ce dernier, notamment dans le procès de Christelle Bibi, accusée et jugée coupable de blanchiment d'argent devant la cour intermédiaire.

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Poojanjali Baichoo s'est distinguée par son travail au tribunal de Curepipe où elle a rendu des centaines de jugements. Elle est la magistrate qui avait accordé la liberté conditionnelle aux frères de Keegan Etwaroo, dénonciateur du stag party. Ils avaient été arrêtés pour culture de cannabis. Poojanjali Baichoo laissen suspens la question de son retour éventuel dans la pratique privée ou d'une réorientation professionnelle.

Ce deuxième départ intervient dans un contexte de pénurie de magistrats, ce qui exacerbe la charge de travail de ceux en poste. Cette situation met en exergue le ras-le-bol des magistrats par certains aspects du système. Dans certains tribunaux où trois magistrats devraient siéger, ils ne sont souvent que deux pour gérer des centaines de cas au quotidien. Ce manque d'effectifs affecte également le personnel de soutien, avec une insuffisance chronique d'huissiers et d'autres employés de la justice.

Notre système judiciaire, conçu pour garantir équité et justice, se trouve aujourd'hui submergé par un nombre croissant de dossiers. Les tribunaux croulent sous les affaires, à tel point que la gestion quotidienne devient une lutte constante pour les magistrats. La magistrature, déjà sous pression, devra trouver des solutions rapides pour pallier ce déficit de personnel et garantir un traitement efficace des affaires.

Les départs de magistrats comme Valentine Mayer et Poojanjali Baichoo soulignent ces défis et la nécessité d'améliorer l'environnement de travail et de renforcer les effectifs de la magistrature pour assurer son bon fonctionnement.

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