À Madagascar, dernière ligne droite avant les élections législatives prévues ce 29 mai. La campagne se clôture ce lundi. Pendant 20 jours, le pays s'est animé au passage des voitures de campagne et au rythme de distributions de dons de candidats. Une effervescence de façade qui masque le faible engouement de la population pour le scrutin mais aussi les tensions qui ont émaillé la campagne.
Ce qui semble le mieux résumer cette campagne, ce sont les courses aux promesses et aux dons faits par des candidats de tous bords. Les distributions de vivres, de tee-shirt, voire d'argent ont éclipsé les débats de fonds.
L'opposition, qui avait boycotté le scrutin présidentiel de novembre, a cette fois choisi d'aller au bout de la campagne tout en dénonçant le cadre électoral marqué, selon eux, par une série d'irrégularités. Ils dénoncent des intimidations reçues par des candidats potentiels ayant depuis renoncer à se présenter, laissant dans trois districts la coalition présidentielle Irmar sans adversaires.
Autre objet de contestation : la vaste tournée entamée par le chef de l'État Andry Rajoelina à travers le pays, jugée illégale. Durant celle-ci, des dizaines d'infrastructures - des ponts, centre de santé de base ou encore des cités universitaires - ont été offertes aux populations malgré les textes qui imposent la neutralité de l'administration en période électorale.
Bien que divisées sur la forme, le kolektifan'ny malagasy et le Firaisankina, les deux plateformes d'opposition composées par les 11 ex-candidats à la présidentielle, espèrent décrocher une majorité à l'Assemblée nationale, unique voie légale restante pour peser face au régime en place.
De son côté, la coalition orange, de la couleur du parti présidentiel, a déployé les grands moyens. Pour conserver une majorité au palais de Tsimbazaza, 7 ministres ont renoncé à leur poste pour se présenter aux élections législatives.