En RDC, Martin Milolo, avocat et coordonnateur du Forum citoyen, prévient que son mouvement ne veut pas « qu'on puisse réviser ou changer la Constitution », qu'« y toucher, c'est [...] aussi tenter d'instaurer la présidence à vie ». Lors de plusieurs prises de parole pendant une tournée européenne, le président du pays s'était dit favorable à la mise en place d'une commission pour examiner une éventuellement révision constitutionnelle.
En République démocratique du Congo (RDC), les récentes déclarations de Félix Tshisekedi sur la Constitution continuent de susciter des réactions. Lors de plusieurs prises de parole pendant sa tournée européenne fin avril et début mai, le président congolais s'est dit favorable à la mise en place d'une commission pour examiner une éventuellement révision constitutionnelle.
Les oppositions politiques se sont déjà positionnées contre cette démarche. Et plusieurs organisations de la société civile se sont regroupées pour lancer une campagne avec un message clair : « Ne touche pas à ma Constitution. »
«Y toucher, c'est aussi tenter d'instaurer la présidence à vie »
Martin Milolo, avocat et coordonnateur du mouvement Forum citoyen, à l'origine de cette campagne, prévient, au micro de Paulina Zidi : « Notre message est vraiment très clair, nous ne voulons pas qu'on puisse réviser ou changer la Constitution, parce que nous avons entendu le président de la République, lors de sa tournée en Europe, évoquer notamment le besoin de changer la Constitution, allant jusqu'à vouloir mettre en place une commission qui va réfléchir sur cette Constitution alors qu'il avait juré, en prêtant serment le 20 janvier, de pouvoir respecter et défendre cette Constitution. »
Martin Milolo poursuit : « Aujourd'hui, revenir pour toucher à cette Constitution, changer le régime semi-présidentiel actuel et instaurer un régime présidentiel qui, on le sait déjà selon l'Histoire, c'est tomber dans le présidentialisme. Changer la forme de l'État et quitter le régionalisme vers un État unitaire avec la nomination des gouverneurs, nous pensons que c'est une question sensible et que cette Constitution est le résultat de beaucoup d'efforts et il ne faut pas y toucher. Y toucher, c'est donc remettre en cause le principe de la démocratie, de l'État de droit, et aussi tenter d'instaurer la présidence à vie. »