Madagascar: Tournée présidentielle - Rajoelina réplique à ses détracteurs

Le président de la République réagit vivement. Face aux attaques de l'opposition qui l'accuse de violer la Constitution en inaugurant de nouvelles infrastructures en pleine campagne électorale, le chef de l'État a profité de sa visite à Toamasina pour rétorquer.

«Le président de la République respecte la loi». Ce sont les mots du président Andry Rajoelina, en réponse à ses détracteurs. En déplacement à Toamasina, samedi, le chef de l'État a riposté aux assauts de l'opposition contre ses descentes sur terrain, ces derniers jours.

Cash, le locataire d'Iavoloha souligne que «personne ne peut m'empêcher d'aller à la rencontre de la population. Aller à leur rencontre, leur remettre les infrastructures que nous avons édifiées. Je vais continuer à travailler, de descendre sur terrain pour écouter le peuple et les élus locaux». Le fait que la tournée présidentielle se tienne en parallèle avec la campagne électorale pour les législatives est pilonné par l'opposition.

Dans une déclaration publiée la semaine dernière, la plateforme d'opposition Firaisankina a mitraillé les descentes sur terrain du chef de l'État en mettant en avant une panoplie de dispositions légales. La première étant l'article 62 de la loi organique sur le régime général des élections et des référendums. En substance, cette disposition interdit «à toute personne non fonctionnaire exerçant une haute fonction ou un haut emploi civil de l'État, non candidate», de faire campagne pour un candidat, une liste de candidats ou une option.

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En réponse, Andry Rajoelina avance l'annexe de la loi organique précitée dans ses arguments.

Cette annexe donne «la liste des personnes exerçant des hautes fonctions et hauts emplois civils et militaires de l'État». Ni le président de la République, ni les membres du gouvernement n'y figurent. Au regard de la liste, «il s'agit de personnes nommées en conseil des ministres», comme l'affirme le locataire d'Iavoloha, à Toamasina.

Le président Rajoelina table ainsi sur son statut «d'élu et non pas de personne nommée», pour défendre «son droit d'aller à la rencontre de la population», même durant la période de campagne. Dans ses prises de parole dans la capitale de la région Atsinanana, il n'a justement pas esquivé le fait que ses déplacements se tiennent en même temps que la propagande électorale.

Différence

À entendre la riposte présidentielle, ses détracteurs «font délibérément l'amalgame», entre les descentes sur terrain inhérentes à la fonction de chef de l'État, et la campagne électorale. D'une chose l'une, il balaie également les attaques de l'opposition sur l'usage des moyens étatiques pour faire campagne. Ceci, étant donné qu'il soutient que les tournées qu'il effectue actuellement entrent dans le cadre de ses attributions présidentielles.

L'autre angle d'attaque de l'opposition est «les inaugurations officielles». Elle avance que l'article 61 de la loi organique sur le régime général des élections et des référendums dispose que «toute inauguration officielle est interdite pendant la campagne électorale». Que l'alinéa 2 de cet article interdise «[toute] annonce majeure liée à, ou visant à créer une perception favorable», envers un candidat par l'administration étatique.

«Il faut faire la différence entre le président de la République, qui est élu, et les personnalités nommées», martèle alors le locataire d'Iavoloha. Andry Rajoelina réplique également en affirmant, «il faut faire la distinction entre la remise d'infrastructures et une inauguration. Je tenais à faire cette précision». Pour étayer ses propos, il indique que l'inauguration de la fin des travaux d'aménagement du bord de mer de Toamasina, baptisé Miami, est reportée au 15 juin.

«Nous avions prévu d'inaugurer le bord Miami aujourd'hui [samedi], mais puisqu'on n'a pas le droit de faire des inaugurations durant la période électorale, nous avons décidé de reporter la cérémonie le 15 juin», déclare le Président en promettant une cérémonie grandiose. Sur sa lancée, il réfute catégoriquement les affirmations de ses opposants, selon lesquelles «les dirigeants piétinent la Constitution et les lois électorales», en réitérant, «le président de la République respecte la loi».

Selon Andry Rajoelina, les assauts de l'opposition «sont motivés par la peur, celle de perdre les élections». Sauf changement, le président de la République poursuivra sa tournée dans les districts, aujourd'hui. Ceci, après un saut aux Comores pour assister à l'investiture de son homologue comorien, hier.

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