Les Tunisiens continuent de rencontrer des difficultés avec les services publics. Il suffit de prendre le temps de visiter une recette des finances, un bureau de poste, une municipalité, une caisse sociale...
A ce jour, et malgré des efforts notables, les usagers continuent majoritairement de se plaindre du fait qu'en pratique, ils ne bénéficient pas des prestations de qualité dont ils sont censés jouir en théorie.
Face à la pénibilité des démarches administratives, il est devenu d'usage de contacter quelqu'un qui connaît quelqu'un qui va intervenir depuis l'intérieur du service administratif pour nous aider à nous acquitter des démarches complexes, à frapper à la bonne porte, sans passe-droit, mais pour obtenir le document requis plus facilement et dans un délai raisonnable.
La lancinante question de l'efficacité des prestations publiques, de leur qualité et des conditions d'accueil des usagers prend une dimension autrement plus importante, lorsqu'il est question de se confronter aux services civils du ministère de l'Intérieur. Pourtant, les interactions entre les citoyens et la police administrative sont assez fréquentes.
Les papiers qui ponctuent une vie sont délivrés par le poste de police du lieu de résidence du demandeur. De la carte d'identité nationale au passeport, à leur renouvellement, en passant par le bulletin n°3 et l'attestation de résidence, des documents administratifs de la plus haute importance. Ces papiers confirment l'identité et la citoyenneté d'une personne et attestent de son appartenance à l'Etat tunisien. C'est dire l'importance que prend cette question aux yeux des citoyens.
Et lorsqu'on prend le temps de dévisager les personnes qui attendent leur tour dans un poste de police, le visage pâle et le regard craintif, l'on se pose la question suivante: pourquoi encore en 2024, un bon citoyen, tranquille et parfaitement en règle, a peur de franchir la porte d'un poste de police ? Et si jamais le moindre incident éclatait avec un des agents qui n'était pas dans son assiette ce jour-là et qui l'a violemment rabroué, il préfère faire profil bas plutôt que de protester. Comment se l'expliquer ? Pourtant, la qualité d'une police de proximité au service de la population est un des fondamentaux d'un Etat de droit.
Dans ce même ordre d'idées, le Président de la République a reçu vendredi dernier, au Palais de Carthage, le Chef du gouvernement, Ahmed Hachani, pour plaider en faveur d'une «administration moins procédurière». Kaïs Saïed a appelé à simplifier, autant que possible, les démarches administratives pour que celles-ci ne soient plus un obstacle pour les investisseurs tunisiens et étrangers, et partant de là, pour faciliter la vie aux citoyens lambda.