Sénégal: Sédhiou - Dynamique communautaire contre la soudure et l'endettement : ALSE et ses partenaires engagent la phase de mise à l'échelle

L'association de lutte contre la soudure et l'endettement (ALSE) a tenu la semaine dernière sa session ordinaire de partage des mécanismes de mobilisation et d'organisation de ses réseaux en vue d'élargir ses bases dans la dynamique d'une économie sociale et solidaire. Cette rencontre a eu lieu à leur siège de Madina Wandifa et les différents acteurs ont convenu d'une mise à l'échelle des expériences pilotes pour faire de leurs réseaux des créneaux porteurs de revenus sûrs et durables. Le thème générique de cette année est « la calebasse comme levier de développement ».

C'est toute la symbolique d'une calebasse de la solidarité qui pivote entre les membres de l'association de lutte contre la soudure et l'endettement (ALSE) dont le siège est à Madina Wandifa dans le département de Bounkiling. Elle est membre du réseau fédéral dénommé Kambeng Kafoo, unité en mandingue dans le but de promouvoir une économie sociale et solidaire. C'est tout le sens d'une journée de partage organisée à Madina Wandifa en vue d'une solide appropriation de ce concept de calebasse de solidarité.

Mme Seck Fatou Guèye, la chargée de formation de actions de carême suisse au Sénégal et représentante du partenaire déclare que « l'autonomisation des femmes passe par des actions solidaires autour de la calebasse de solidarité. C'est en effet un instrument financier qui est un point important de l'économie sociale et solidaire. C'est donc une économie locale produite par les femmes d'un même village, d'un même quartier et d'une même ville qui font des accords anonymes pour s'entraider de façon très spécifique à l'action de Carême suisse au Sénégal », dit-elle.

La calebasse qui porte bien le bonheur des femmes

Avec sa capacité de mobilisation des ressources financières arrimée à la formation en vue d'une autonomisation durable, l'association de lutte contre la soudure et l'endettement peut exprimer sa fierté d'un réseau en pleine expansion. « Nous couvrons les collectivités de Sédhiou et de Kolda notamment à travers les départements de Sédhiou, Bounkiling et de Kolda avec 2959 membres dont 438 hommes. Les apports volontaires anonymes tournent autour de trente-trois millions, les prêts solidaires autour de quinze millions, la santé autour de onze millions, pour la nourriture autour de quatre millions et l'éducation aussi », note Aliou Baldé, le chargé de programme de ALSE.

Et de préciser que « dans chaque commune il y'a un réseau et tous les réseaux sont encadrés par des coopératives. Donc ALSE accompagne ces femmes-là dans l'autonomisation avec les formations, la transformation des fruits et légumes et des céréales. Et le thème de cette année est la calebasse comme levier de développement ».

Et Mme Diarra Dème, Présidente de ALSE originaire de Saré Bidji dans la région de Kolda, de relever l'impact de leur autonomisation plurisectorielle : « ce mécanisme de fonctionnement communautaire a beaucoup d'importance chez nous, les femmes. Aussi bien dans le domaine de l'éducation, la santé avec une promptitude maximale dans la prise en charge des besoins exprimés et dans le plus grand anonymat », indique-elle.

Vers de nouveaux horizons d'une économie sociale et solidaire

L'expérience grandit et gagne des échelles avec des ambitions de générer plus de revenus pour les membres de l'association et les communautés en général. « Nous comptons élargir ces actions dans l'ensemble de la région naturelle de Casamance. D'ailleurs nous avons un autre partenaire qui est basé à Ziguinchor pour pouvoir toucher le maximum de personnes », a précisé Mme Seck Fatou Guèye, la chargée de formation de actions de carême suisse au Sénégal et représentante du partenaire.

Assurément, l'expertise locale de l'association de lutte contre la soudure et l'endettement ALSE se vend bien et inspire bien d'autres organisations locales pour proscrire la pauvreté et la précarité dans les ménages dans un contexte d'aridité économique caractérisé par le coût cher de la vie et l'horizon encore lointain d'une résilience agricole tant souhaitée de tous les voeux.

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