Dakar — La fondation Konrad-Adenauer (FKA) et le Centre d'études des sciences et techniques de l'information (Cesti) de Dakar ont consacré le 24e numéro de leur revue annuelle "Les Cahiers de l'Alternance" au bilan économique, politique et social de Macky Sall, l'ex-président de la République (2012-2024).
Cette publication rédigée chaque année par les étudiants de la troisième année de presse écrite du Cesti, l'institut de journalisme et de communication de l'université Cheikh-Anta-Diop, est une "chronique de la vie démocratique du Sénégal", rappelle la représentante de la FKA au Sénégal, Caroline Hauptmann.
Les auteurs de la revue et leurs formateurs "suivent, analysent et expliquent les évolutions politiques, sociales et économiques" au Sénégal, ajoute-t-elle.
"Étant donné que le président Macky Sall était dans sa dernière année de gouvernance en 2023, les étudiants ont saisi l'occasion pour passer au peigne fin les évolutions, progrès, écueils, problèmes et perspectives de ses douze années passées à la tête du Sénégal", précise Mme Hauptmann dans une note introductive du dernier numéro de la revue intitulé "Le Sénégal sous Macky Sall" (126 pages).
Elle signale que le pays peut se prévaloir d"'une société civile très attentive et vigilante", d"'une jeunesse très dynamique et exigeante, qui entend participer activement à la gestion de son avenir en s'impliquant dans les activités politiques, économiques et sociétales".
La représentante de la FKA au Sénégal félicite, en même temps, les étudiants ayant contribué à la rédaction de ce numéro des "Cahiers de l'Alternance", le nom donné à la revue qui a vu le jour en 2000, l'année de la première alternance politique au Sénégal, avec l'élection d'Abdoulaye Wade.
Les étudiants du Cesti auteurs du 24e numéro de la publication ont relevé les défis d'une "thématique complexe" en mettant à la disposition du public des "informations diversifiées et bien traitées, à travers une maîtrise des genres journalistiques, dont le portait, l'interview et le reportage", souligne Caroline Hauptmann.
"Le 24 mars 2024, le Sénégal a marqué sa troisième alternance politique, avec l'élection de Bassirou Diomaye Faye à la présidence de la République. Depuis 2000, l'édition des 'Cahiers de l'Alternance', qui reste fidèle à la mission d'observer l'évolution de la société sénégalaise, ne pouvait manquer ce rendez-vous historique", écrit le directeur du Cesti, Mamadou Ndiaye.
Il estime, dans ce nouveau numéro de la revue, que "l'impact de Macky Sall sur le paysage politique et économique du Sénégal est toujours sujet à débat".
"Les investissements massifs dans les infrastructures de transport, l'accès à l'énergie et la construction d'infrastructures de santé ont stimulé la croissance économique et amélioré les conditions de vie de nombreux Sénégalais", fait observer M. Ndiaye.
Cependant, relève-t-il, "ces réussites économiques ont été assombries par des préoccupations persistantes", en ce qui concerne les droits de l'homme et la liberté d'expression, par exemple.
"Le gouvernement de Macky Sall est critiqué pour son approche répressive des libertés civiles. Des arrestations arbitraires, des restrictions à la liberté de la presse et des accusations de harcèlement envers les opposants politiques ont terni son bilan en matière de droits de l'homme", note le directeur du Cesti.
L'enseignant-chercheur rappelle les "tensions exacerbées par les spéculations autour d'un possible troisième mandat et les controverses liées au report du scrutin" présidentiel initialement prévu le 25 février 2024.