Quoique désagréable, la forte chaleur qui règne ces derniers temps dans la région de Sédhiou représente une aubaine pour les vendeurs de glace, de sachets d'eau et de boissons fraîches dont se servent les habitants pour étancher leur soif et se rafraîchir, sous des températures oscillant entre 35 et 47 degrés Celsius.
Avec l'arrivée de la forte canicule, les vendeurs de glace rivalisent d'ardeur pour écouler au maximum leurs produits, en profitant de cette situation où les populations sont désespérément à la recherche de la fraîcheur, surtout dans les zones rurales.
La glace est en effet devenue une denrée précieuse, la moindre barre étant vendue à 100 francs dans les villes. Dans les zones rurales, elle peut même coûter entre 250 et 300 francs, voire 400 francs, surtout en cette période de forte chaleur.
Mais, bien que lucrative, la vente de glace n'en est pas moins une activité très éprouvante, surtout avec l'état défectueux des routes et la chaleur accablante, indique Boubacar Faty, un habitant de Soumboudou Pakao.
Oulimatou Diatta, une vendeuse de glace habitant un quartier périphérique de Sédhiou, déclare qu'il est difficile de suivre la très forte demande en cette période de forte chaleur. "Mes quatre congélateurs sont pleins, mais je suis incapable de satisfaire tous les clients", fait-elle savoir.
Si certains ont jeté leur dévolu sur la glace, d'autres arpentent les rues et autres lieux publics pour proposer des sachets d'eau et des boissons fraîches.
Aminata Mansaly, une habitante du quartier Montagne Rouge, déclare que cette montée du thermomètre dans la région du Pakao dope fortement le commerce de glace, des sachets d'eau et des boissons fraiches.
Elle dit proposer en priorité ses barres de glace aux boulangeries. Selon elle, l'offre de glaces est nettement en dessous de la demande, devenue désormais trop forte.
Aussi les vendeurs ambulants de sachets d'eau fraîche investissent-ils les artères les plus fréquentées de la ville de Sédhiou. D'autres se juchent sur leur moto "Jakarta" pour sillonner les villages pour vendre de la glace.
L'un d'eux, Bourama Mané, relève que ce commerce attire de nombreuses personnes. "La rentabilité de la vente de glace et d'eau fraîche incite certains à se reconvertir vendeurs" pendant cet épisode de forte chaleur, signale-t-il.
Bineta Cissé, elle aussi vendeuse de glace, confie que ses chiffres d'affaires sont plus importants pendant cette période que durant la période de l'année où les températures sont les plus clémentes.
Selon elle, les réfrigérateurs sont mises à rude épreuve à cause de cette forte canicule. Ce qui fait que la production "peine à répondre" à la demande. Certains appareils finissent même par lâcher à force de tourner sans arrêt.
Une activité en quête de modernisation
Pour Idrissa Mbaye, un frigoriste, les vendeurs de glace de la région de Sédhiou sont confrontés à un défi : celui de répondre à la forte demande en augmentant significativement leur capacité de production.
Il sollicite un accompagnement des autorités étatiques pour l'acquisition d'équipements modernes et performants, et capables de produire de la glace en quantité.
Selon lui, l'installation d'unités de production de glace de pointe aurait un impact considérable sur le secteur.
De l'avis de l'enseignant Youssouf Diédhiou, cela permettrait, non seulement de garantir une offre stable et abondante pour les consommateurs, mais aussi de créer des emplois, tout en favorisant ainsi le développement socio-économique de la région.