Lors de la quatrième audience dans le procès de l'affaire Martinez Zogo, le tribunal militaire de Yaoundé a prononcé ce lundi deux rejets concernant la demande de la levée des scellés sur la dépouille mortelle de Martinez Zogo et celle de transmission aux avocats de la défense du dossier d'instruction.
Pour la plupart des avocats de la défense, ce rejet avait un petit goût de victoire. « C'est une première victoire et une première satisfaction puisque c'est un progrès par rapport à la position antérieure du tribunal et cela nous donne une chance supplémentaire de voir cette décision être réformée. Maintenant quant à savoir si nous allons utiliser cette possibilité d'appel, les avocats vont se concerter et nous verrons », a expliqué Me Michel Seri Nzokou, avocat de Léopold Maxime Eko Eko, l'ancien patron des services secrets camerounais.
Me Justin Danwe avocat du lieutenant-colonel Justin Danwe n'en est plus à tergiverser, l'opportunité de l'appel sera bien saisie, et ce, immédiatement : « L'accusé ne peut pas aller devant une barre sans connaître, maîtriser, ni même avoir les éléments pour lesquels il est traduit devant le tribunal. Donc nous irons devant la Cour d'appel qui, elle, va nous situer, parce que nous estimons que nous refuser cette communication, c'est une violation des droits de la défense ».
Pour le rejet de la levée des scellés sur la dépouille de Martinez Zogo, Me Calvin Job, qui défend les intérêts d'une partie des ayants droits de ce dernier, s'en satisfait. « Cette décision nous convient totalement parce que si on avait levé les scellés, il aurait fallu exhumer Martinez Zogo si jamais la nécessité de faire une expertise se présentait », dit-il.
Plus de deux mois et quatre audiences après son ouverture, le procès des 17 accusés qui a débuté le 25 mars, plus d'un an après l'assassinat de l'animateur radio, en est encore donc à ses balbutiements.